Le lundi 21 mars 2022, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine a procédé à l’ouverture du 9è forum mondial de l’eau à Diamniadio, près de Dakar. Dans ses propos d’ouverture, le chef de la suprême organisation africaine a sonné l’alerte sur la raréfaction des ressources hydriques dans le monde et particulièrement en Afrique.
« Vingt-cinq ans après sa première édition à Marrakech, le Forum mondial de l’Eau se tient à nouveau en terre africaine, alors que la raréfaction des ressources hydriques et la dégradation de l’environnement continuent de s’aggraver » a laissé entendre Macky Sall lors de la cérémonie d’ouverture. Ce Forum mondial qui se poursuivra jusqu’au 26 mars 2022 sur le thème « la sécurité de l’eau pour la paix et le développement », a réuni plusieurs chefs d’Etats et de gouvernements. Il s’agit notamment du Congolais Denis Sassou Nguesso, du Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de l’éthiopien Sahlé-Work Zewde et du mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Par ailleurs, Naruhito, l’empereur du Japon, s’est exprimé par visioconférence. De même, des responsables d’institutions et d’organisations internationales tels que la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay ; David Malpass de la Banque mondiale ; Akinwumi Adenisa de la Banque africaine de développement et bien d’autres ont répondu présent à cette réunion-débat d’envergure.
Alerte sur la raréfaction des ressources hydriques
D’après le président en exercice de l’Union africaine, les indicateurs du rapport des Nations unies sur l’eau, publié en mars 2021 ne sont pas rassurants. En effet, deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l’eau est rare. Selon ledit rapport, les femmes et les filles passent plus de 200 millions d’heures par jour à chercher de l’eau. Le pire est que 2,1 milliards de personnes sont contraintes de consommer de l’eau polluée alors que les 80% des eaux usées sont rejetées dans la nature sans traitement, mettant en péril la santé et la vie de 4,5 milliards d’individus.
« Tout laisse à croire que si rien n’est fait, la situation ira de mal en pire », a dit le président en assurant que le 9e Forum mondial de l’eau était « l’occasion de sonner l’alerte sur la gravité de la situation ». Cette situation survenant dans un contexte d’insécurité, fait beaucoup réfléchir les dirigeants de la planète. Pendant qu’on lutte pour la paix, la disponibilité des hydrocarbures ; le manque des ressources hydriques vient allonger la liste.
L’appel de l’Unesco à une perspective ultime
Le 9è forum mondial de l’eau coïncide avec la publication d’un rapport de l’Unesco mettant en exergue le potentiel des eaux souterraines. Selon la présente étude, ces eaux sont susceptibles de générer des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, à condition qu’elles soient gérées de façon durable. Dans ce document de 272 pages intitulé Eaux souterraines : rendre visible l’invisible, l’organisation onusienne expose que les eaux souterraines représentent près de 99 % des réserves d’eau douce sur Terre.
Néanmoins, l’Unesco déplore le fait que cette potentialité « passe trop souvent inaperçue ou est ignorée, laissant de nombreux aquifères [roches réservoirs] sans protection adéquate » Pourtant, ces eaux fournissent la moitié du volume d’eau prélevé dans le monde, selon l’institution. Pour donc remédier à ce problème de raréfaction d’eau vers lequel le monde court, les eaux souterraines pourraient offrir « des solutions pour atténuer le changement climatique », selon le rapport qui précise que les aquifères « possèdent une capacité de tampon unique, capable de limiter l’impact des variations climatiques ». Prévue pour durer encore quelques jours, que cette rencontre vivement apporte des solutions d’accès durable aux ressources hydriques dans le monde.
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