Depuis le 21 mars 2022, la monnaie égyptienne a connu une forte dévaluation qui réduit de plus en plus le pouvoir d’achat des ménages. Cette dévaluation est la cause première de l’inflation qui ne fait que s’empirer d’un jour à l’autre. La population égyptienne étant sous l’effet de cette crise économique, le gouverneur de la Banque centrale égyptienne a déposé sa lettre de démission le mercredi 17 août 2022. Laquelle démission a été acceptée par le chef d’Etat.
L’Egypte est le plus peuplé des pays arabes et aussi premier importateur mondial de blé principalement venu de Russie et d’Ukraine. Grace à cette capacité qu’a ce pays, il devrait endiguer l’inflation galopante, mais celui-ci au contraire souffre énormément de la crise économique. L’inflation atteint actuellement 15 %. En effet, tout a commencé après le conflit armé déclenché en février entre la Russie et l’Ukraine. L’Egypte ne bénéficie donc plus des produits exportés de ces pays en conflit. L’inflation a donc atteint son apogée suivi de la dévaluation de la monnaie égyptienne. Ceci se manifeste par la hausse des prix des denrées alimentaires qui s’élève jusqu’à 66 %. Ainsi, la livre égyptienne, actuellement est à son deuxième plus bas niveau historique. Ce mercredi 17 août, 19,1 livres égyptienne est échangées contre un dollar. Ce chiffre n’a été dépassé qu’une seule fois, lors de la brutale dévaluation de l’hiver en 2016.
Le Gouverneur de la Banque centrale démissionne au beau milieu de la crise.
En pleine crise économique, le gouverneur de la banque centrale égyptienne Tareq Amer a déposé sa lettre de démission ce mercredi. Selon le rapport fait par le quotidien Al-Ahram, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accepté cette démission et a ensuite nommé Tareq Amer, conseiller présidentiel pour trois ans par le chef d’Etat. Le nom de son remplaçant n’a pas encore été dévoilé. Rappelons que Tareq Amer avait pris les charges de la Banque centrale en novembre 2015 par décision présidentielle et devrait fini son mandat en 2023.
A l’allure où vont les choses l’Egypte risque de connaitre des crises sociales très grave si l’inflation n’est pas toujours canalisée. Car sur les 103 millions d’habitants, 30 millions sont considérés comme pauvres ; de même que plusieurs d’autres sont dans la précarité, selon le rapport de la Banque mondiale. Les réserves économiques égyptiennes sont passées de 41milliards de dollars en février à 33,1 milliards en fin juillet, d’après la Banque Centrale. Cette baisse économique est survenue malgré l’aide de cinq milliards de dollars accordée par l’Arabie saoudite, grand allié du régime d’Abdel Fattah al-Sissi, en mars dernier.
Charbel Ahouandjinou (stag).
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