A l’initiative de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et l’Union européenne, les maires des pays d’Afrique centrale se réunissent à partir de ce mardi 27 septembre au Gabon. Les assises prennent fin mercredi et portent principalement sur la protection des forêts et écosystèmes des villes et de ses banlieues malgré la pression immobilière.
La rencontre de Libreville qui s’ouvre ce mardi vise plusieurs objectifs. Selon Baudelaire Ekoumajou, expert camerounais en foresterie urbaine, c’est une réunion qui va permettre aux maires africains de partager les connaissances sur cette problématique de communalisation des forêts. Aussi, de participer au classement et à l’aménagement des forêts et à la conservation des écosystèmes forestiers.
« C’est important pour le cadre de vie des populations et pour la séquestration du carbone », précise-t-il.
Les mangroves touchées, la production halieutique en baisse
Landry Lignabou, président de l’ONG Plurmea, veille sur la bonne santé des mangroves dans des quartiers de Libreville et ses environs. Il se dit très attristé chaque fois qu’il découvre que cette végétation où naissent les poissons et les crabes est attaquée par des promoteurs immobiliers.
«Pas plus tard qu’hier, nous avons pu observer des nouvelles bâtisses qui sont à l’intérieur de la mangrove. Et non seulement la mangrove est détruite, mais on observe aussi une diminution nette des crustacés qu’on voyait avant».
Les mangroves sont des écosystèmes composés de palétuviers, des arbres capables de pousser dans les zones intertidales de balancement des marées où le sol est régulièrement recouvert de sel. Certaines espèces voient même leurs racines immergées dans l’eau de mer deux fois par jour.
L’urbanisation accélérée, véritable menace pour les végétations
En dehors de la mangrove, toutes les forêts protégées de Libreville sont menacées de disparition. Un phénomène qui s’observe partout sur le continent africain, soutient Baudelaire Ekoumajou, expert camerounais en foresterie urbaine. « Les villes n’arrêtent pas de grandir. D’ici à 2050, près de 75% de la population mondiale vivra en milieu urbain».
La rencontre des maires d’Afrique centrale pour la sauvegarde des écosystèmes des villes prend fin demain mercredi 28 septembre. Les conclusions issues des assises de Libreville seront présentées en novembre à l’occasion de la COP27 en Égypte.