La France à Fric est un chef d’œuvre du sénégalais Babacar Ndiaye publié en France, aux éditions Publishroom. C’est un essai de 128 pages sur la finance internationale, l’économie, l’éducation, la santé, la corruption et la protection sociale, avec l’objectif de faire changer les choses sur le continent africain pour un équilibre bénéfique au monde entier. A travers cet ouvrage, l’auteur peint les sociétés africaines actuelles et insuffle « une vision et des propositions de solutions en attendant de voir les institutions internationales organiser des concertations mondiales pour changer ce monde au profit de la famille humaine afin qu’y règnent justice, amour et paix ».
La France à fric ou la Françafrique
Une traduction littérale du titre de l’ouvrage signifie tout simplement la France à argent, puisque dans un langage familier, péjoratif, fric veut dire monnaie, argent. On peut donc en déduire sans risque de se tromper que la France n’est intéressée que par l’argent des Africains. Et tout naturellement, l’argent des Africains, ce sont leurs matières premières, leur sous-sol riche en ressources naturelles. Le titre la France à fric est alors une allégorie de la relation entre la France et l’Afrique.
D’ailleurs, l’ouvrage La France à Fric, homonyme de la Françafrique aborde également l’ingérence française directe dans les affaires intérieures d’anciennes colonies, avec ou non la complicité d’une partie d’élites africaines locales. Car selon Babacar Ndiaye, « Ces derniers siècles, le continent africain a subi trop d’injustices. Après avoir été vidé de sa population jeune et saine pour bâtir un monde meilleur ailleurs, il a été morcelé, entraînant une humiliation morale, un affaiblissement politique et une dépendance intellectuelle chronique ».
Un contexte qui, assurément, a mis en place un système d’assujettissement où les Africains pensent toujours que les solutions à leurs problèmes doivent venir de l’occident. Et pourtant, ils sont les premiers à revendiquer une indépendance. « Cette dernière restera une utopie tant que l’Afrique ne parviendra pas à concevoir ses propres modèles », précise l’auteur du livre. Désormais, il serait peut être temps, qu’aux problèmes africains, les solutions soient aussi africaines.
Insuffisances du système éducatif africain
Par ailleurs se basant sur le cas du Sénégal, Babacar Ndiaye relève les insuffisances du système éducatif africain. De ses analyses, on retient trois points fondamentaux sur lesquels il faille se focaliser pour corriger le tir: Un modèle éducatif non approprié à notre structure démographique, un problème de langue et enfin des contenus et programmes non conformes à nos besoins et réalités.
Une politique monétaire inadéquate
L’auteur de la France à fric aborde en outre les questions d’économies, de monnaie et estime qu’à défaut de mettre en place une monnaie mondiale unique qui pourrait garantir une justice monétaire au sein de la famille humaine, l’Afrique doit quand-même avoir sa propre monnaie. Il soutient aussi que le franc CFA n’est pas notre monnaie, c’est une subdivision fixe de l’euro et que ce dernier est complètement déconnectée de nos réalités économiques et nos besoins en politique monétaire.
Babacar Ndiaye est un écrivain sénégalais, actuaire de formation, statisticien et financier. Après avoir servi dans plusieurs cabinets internationaux en France de 2010 à 2017, il rentre au Sénégal et met en place un cabinet de conseil nommé Deprice Consulting.