Plusieurs associations féministes ont manifesté ce mercredi 28 septembre à Rabat pour exiger le droit à l’avortement au Maroc afin de marquer la journée internationale du droit à l’avortement. Mais cela fait également suite à la mort de Meriem le 06 septembre dernier, une adolescente de 15 ans qui tentait de mettre un terme à sa grossesse issue d’un viol.
Hier mercredi 28 septembre le monde entier célébrait la journée internationale pour la défense du droit à l’avortement. Et pour marquer cette édition, des dizaines de militantes féministes marocaines ont investi les rues de Rabat pour réclamer la révision des lois qui condamne l’interruption volontaire de grossesse(IVG).
Devant le parlement, agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « L’avortement est un des droits de la femme », « La loi m’a tué », « L’IVG est un soin médical », « Respectez mon choix » ; les manifestantes exigent l’avortement sécurisé. Leur démarche vise à inciter le législateur à revoir les lois restrictives vis-à-vis de l’IVG. « Nous demandons la dépénalisation de l’avortement dès l’âge de 12 ans », a déclaré Fouzia Yassine du Printemps de la dignité, une coalition d’associations féministes marocaines. « Nous renouvelons cet appel aujourd’hui. Les législateurs portent la responsabilité de cette situation et des violences et épreuves que les femmes endurent », a-t-elle ajouté.
Six mois à cinq ans de prison
Dans la législation marocaine, les avortements sont passibles d’une peine de six mois à cinq ans de prison, sauf dans le cas où la santé de la mère est en danger. Dans le monde entier, le droit des femmes à disposer de leur corps est inégal. Alors que ces dernières années, certains pays ont assoupli leur législation en matière d’avortement, d’autres par contre sont restés formels sur leur position, remettant en cause cette liberté fondamentale qui crée fréquemment des drames. Dans ce pays fortement islamique d’Afrique du nord d’environ 37 millions d’habitants, entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour, selon les associations militant pour sa légalisation.
Malgré les démarches entreprises en 2015 dans le royaume pour légaliser l’IVG, surtout face aux cas particuliers de viol et d’anomalies graves du fœtus, aucune loi n’a officialisé l’acte.