Les autorités militaires au pouvoir au Mali ont indiqué ce mercredi se dissocier des sanctions prises par la Cédéao contre leur voisin guinéen. Le Mali et la Guinée sont tous dirigés par des militaires putschistes.
A l’instar du Burkina Faso et du Tchad, le Mali et la Guinée sont des pays gouvernés par des militaires. Août 2020 au Mali et septembre 2021 en Guinée, les militaires ont renversé les régimes civils et se sont accaparé le pouvoir. Cette prise de pouvoir par la force et surtout cette volonté des militaires de se maintenir à la tête des pays, est sanctionnée par la Cédéao, à travers la suspension de ces pays, des organes de décision de l’organisation sous-régionale.
De plus, un sommet extraordinaire de l’instance ouest-africaine tenu à New York le 22 septembre dernier, a décidé de suspendre toute assistance et transaction financière des institutions financières de l’organisation avec la Guinée. Sans oublier que des sanctions individuelles visent certaines autorités de la transition. Cerise sur le gâteau, le gouvernement malien dit « se désolidariser » de ces châtiments contre son voisin guinéen. « Compte tenu de la solidarité et de la fraternité entre le Mali et la Guinée, le gouvernement de la Transition décide de se désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l’encontre de la République sœur de Guinée et ne leur réservera aucune suite, d’adopter, si nécessaire, des mesures pour assister la République de Guinée, afin d’annihiler les conséquences de ces sanctions inutiles contre le peuple et les autorités de la Guinée », a affirmé le colonel Abdoulaye Maïga.
Le gouvernement malien a par ailleurs exprimé « sa solidarité indéfectible et son ferme soutien au peuple frère et au gouvernement de la République de Guinée dans leur engagement à jeter les bases d’une refondation de l’Etat guinéen à travers des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à un retour apaisé, crédible et sécurisé à un ordre constitutionnel normal ».
Ce message de solidarité intervient dans un contexte où les putschistes guinéens et maliens sont au cœur de l’actualité politique africaine en donnant du fil à retordre aux têtes couronnées de l’Afrique de l’ouest. D’ailleurs, le sommet de New-York s’est exclusivement penché sur la conduite à adopter pour ramener ces colonels de l’armée entrés par effraction sur la scène politique, à la raison.
Alors que des sanctions progressives sont prises à l’encontre de la Guinée, les dirigeants ouest-africains ont également dépêché sur le Mali, une mission de haut niveau, censée dénouer une crise diplomatique avec la Côte d’Ivoire. Le pays d’Assimi Goïta avait été aussi frappé par des sanctions de la Cédéao de janvier à juillet 2022. Et la Guinée de Mamady Doumbouya était pratiquement le seul pays à se solidariser avec Bamako, en laissant ses frontières ouvertes. Ces derniers jours, les relations entre les deux pays se sont encore solidifiées davantage. Pendant que les dirigeants de la Cédéao scellaient le sort des deux juntes, Assimi Goïta a reçu avec tous les honneurs, Mamady Doumbouya et l’a élevé à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mali. C’était ce même 22 septembre, à l’occasion de la célébration des 62ans d’indépendance du Mali.