La douche vaginale est une pratique d’hygiène intime pour maintenir la flore vaginale saine et éviter les infections. Mais depuis quelques années, une multitude de produits de toilette ont inondé les marchés et des pratiques sont de plus en plus développées pour rendre coûte que coûte le vagin plus propre. Obsession, illusion ou manque d’informations, cette quête effrénée de propreté intime, expose toutefois les femmes à de nombreuses infections et au cancer de l’ovaire. Quel que soit donc le motif, la douche vaginale est dangereuse pour l’équilibre de la flore vaginale des femmes.
Le vagin est pourvu de bonnes bactéries qui lui permettent de se nettoyer seul. Certains gestes peuvent fragiliser la flore vaginale et la vulve, s’ils sont réalisés de façon quotidienne.
Les dangers pour la flore vaginale
La flore vaginale est en équilibre fragile. Son acidité est son moyen de défense contre les bactéries, champignons et virus. Or si la femme procède à une douche vaginale, l’eau qu’elle va introduire dans le vagin, voire le savon, va modifier le pH. Ce qui va impacter le taux d’acidité de la paroi vaginale. Dès lors, la flore sera déséquilibrée et ne sera plus à même d’assurer son rôle protecteur sur le vagin. Des champignons et bactéries vont pouvoir se développer dans le vagin et générer des vaginoses, des mycoses, aux caractéristiques très reconnaissables : démangeaisons, rougeurs, douleurs, pertes nauséabondes à l’apparence de lait caillé. Ces mycoses peuvent rendre les rapports intimes douloureux, voire impossibles.
80 % de risque de cancer de l’ovaire
Les douches vaginales pourraient être à l’origine de cancers de l’ovaire selon une étude publiée dans la revue Epidemiology.
Les scientifiques ont suivi pendant plus de 6 ans 41 654 femmes âgées de 35 à 74 ans. Les participantes ont rempli un questionnaire sur leurs pratiques et l’utilisation de produits d’hygiène intime dans l’année précédente. Les chercheurs ont ensuite observé les données d’incidence du cancer de l’ovaire parmi les volontaires. Résultats : 154 participants se sont fait diagnostiquer un cancer de l’ovaire pendant le suivi de l’étude.
Chez ces femmes, 20 % pratiquaient la douche vaginale. Cette habitude est associée à un risque de cancer de l’ovaire de 80 %, soit un risque multiplié par deux.
Quelques recommandations à observer lors des toilettes intimes
Il est fortement déconseillé d’utiliser du gel douche, du savon classique ou des antiseptiques moussants. Ces produits sont trop agressifs pour la flore vaginale. Il est plutôt préférable d’utiliser les gels lavant doux avec les mentions « sans savon » et « sans conservateur ».
Les gants ou éponges doivent être évités lors des toilettes intimes. Ils constituent de véritables nids à microbes. Une toilette intime se fait à la main, dans un sens seulement (de l’avant vers l’arrière uniquement) pour éviter toute sorte d’infections.
Après un rapport s3xuel, il recommandé d’uriner plutôt que de s’adonner à une toilette intime. L’urine étant stérile, permet de laver l’urètre et de réduire en grande partie le risque d’infections.