Les autorités françaises ont annoncé à travers une lettre confidentielle, la suspension de l’exportation de quatre véhicules blindés à Libreville. La principale raison avancée par Paris et rapportée par Africa Intelligence dans un article publié ce lundi 3 octobre, est la crainte que ces matériels ne servent à des fins répressives après la présidentielle de 2023 au Gabon.
Le contrat portant fourniture à la Garde républicaine (GR) gabonaise de quatre véhicules blindés AML90 par la société française Sofema, spécialiste du matériel militaire reconditionné, pourrait ne pas aboutir. A Paris, la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) vient de mettre son veto pour suspendre le contrat entre les deux parties, renseigne Africa Intelligence.
La crainte d’une éventuelle répression post-électorale en 2023
Selon une lettre confidentielle qui expose les raisons du veto, cette décision aurait été prise « sous la pression des conseillers de la Direction Afrique et océan Indien (DAO) du Quai d’Orsay». Ceci, de peur que « ce matériel ne soit utilisé à des fins répressives en cas d’éventuels débordements qui pourraient subvenir en marge de l’élection présidentielle de 2023 ».
Cette décision, est peut-être une occasion pour la France de se dédouaner, car régulièrement accusée de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays de ses anciennes colonies en Afrique francophone.
Aucune déclaration officielle de Libreville qui dénonce un procès d’intention
Pas de déclarations officielles jusque-là du côté de Libreville. Mais des voix évoquent sous anonymat un « procès d’intention grotesque » et une « décision anachronique » appuyées sur des « arguments spécieux ». « La sécurité et le maintien de l’ordre intérieur est un attribut de tout État indépendant », disent-elles.
IL faut dire que le sujet pourrait être rediscuté à l’occasion de la visite de la ministre de la défense gabonaise, Félicité Ongouori Ngoubili, à Paris, mi-octobre.