La xénophobie n’est plus un phénomène nouveau en Afrique du Sud. En 2008, 2015 et en 2019, le pays a terriblement été marqué par de très violents actes xénophobes. Ces manifestations qui pour la plupart ravagent tout sur leurs passages, ont pour facteur principal l’envahissement des marchés commerciaux et d’emplois par des étrangers.
Ces derniers jours, les manifestations anti-immigrées ont repris à Johannesburg plus précisément dans le quartier déshérité de Hillbrow. Un mouvement baptisé Operation Dudula multiplie les manifestations pour demander de renvoyer les immigrés illégaux chez eux. Ces jeunes chantent en zoulou ce qui suit : « Qui vous a dit de vous rabaisser face à un étranger ? Pas nous, on reste droit ! » et le message officiel est : « pas d’emplois pour les sans-papiers ». Ces déclarations expliquent de fond en comble la position des citoyens de prioriser d’abord les compatriotes sur le marché de l’emploi. De plus, le taux de chômage selon les dernières estimations a atteint 35% dans le pays. Chose qui est la cause fondamentale des frustrations des jeunes.
La xénophobie est une réaction d’hostilité ou de haine pour les étrangers. En effet, les violences sont souvent accompagnées en Afrique du Sud par des pillages, des cambriolages et des actes de vandalismes.
Ainsi, le 18 avril 2019, un mozambicain a été poignardé en pleine rue dans le quartier pauvre d’Alexandra. Dans la même année en septembre, environ dix personnes ont trouvé la mort dans des manifestations. De même, en mars 2015, au moins sept étrangers ont été tués au cours des manifestations. Sans oublier qu’en 2008, une vague meurtrière de xénophobie a ravagé environ 62 personnes. Pour ces jeunes sud-africains, les communautés immigrées sont à la base des difficultés économiques du pays et du taux élevé du chômage. Voilà pourquoi les émeutes se dirigent principalement vers les étrangers et vers leurs magasins.
Des retombés qui n’épargneront pas le pays
Cyril Ramaphosa, président Sud-africain condamne les actes de violences dans le pays. Il avait instruit les agences de sécurité à arrêter les auteurs de ces actes. Ainsi, en 2019, dans la région Johannesburg, épicentre des attaques, plus de 423 personnes avaient été mis au arrêt. Principaux migrants vers l’Afrique du sud, les zimbabwéens et les malawiens sont pour la plupart, les cibles de ces attaques. En plus d’eux, il y a également les ressortissants du Mozambique et de la République Démocratique du Congo. La place qu’occupent les étrangers sur le marché du travail est une thématique qui monte, notamment chez les politiques, toutes sensibilités confondues. Les actes de vandalisme créent la faillite de beaucoup de magasins et d’entreprises, ce qui pourrait certainement avoir de répercussions sur l’économie nationale. Beaucoup de familles seront éclatées et traumatisées. Beaucoup de vie pourraient être détruites et des avenirs hypothéqués. Par ces mesures le gouvernement sud-africain entend stopper le meurtre des étrangers qui compromet l’image du pays à l’extérieur.
Débarrasser complètement l’Afrique de cette gangrène
Au dessus de l’Etat, les organisations continentales telles que : la CEDEAO et l’UA pourraient prendre le sujet à bras le corps pour arrêter les sentiments de xénophobie une fois pour toute en Afrique du Sud. Il serait opportun de prendre des mesures spécifiques pour l’entrée des migrants sur le territoire sud-africain. Au niveau étatique, il faut multiplier les séances de sensibilisation entre les deux camps pour amener le peuple à comprendre que ces étrangers participent aussi à la construction du pays. Par-dessus de tout, il est nécessaire comprendre que peut importer d’où nous venons, nous sommes tous des africains et que l’une des plus grandes qualités d’un africain, c’est l’hospitalité.