Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a requis, contre le journaliste algérien, Ihsane El Kadi, 5 ans de prison ferme, 700 000 dinars d’amende et 5 ans d’interdiction d’exercer. C’était à l’issue d’un procès ce dimanche 26 mars où l’intéressé lui-même a décidé de garder le silence. Le verdict final est attendu pour le dimanche 2 avril prochain.
Arrêté le 24 et placé en détention le 29 décembre 2022, le fondateur d’Interface Médias risque jusqu’à cinq ans de prison. En effet, lors du procès qui s’est ouvert ce dimanche en présence de Ihsane El Kadi lui-même et de ses avocats, le parquet a également requis la « confiscation des biens et fonds » du journaliste, ainsi que « 5 années de privation de toute fonction publique en relation avec les motifs de la poursuite judiciaire » et 700 000 dinars d’amende.
Par ailleurs, une amende de 10 millions de dinars a été requise à l’encontre de l’entreprise du journaliste Ihsane El Kadi, « Interface Medias », société éditrice des sites d’informations, « Radio M » et « Maghreb Emergent ». Et ce, avec confiscation des moyens et installations utilisés pour exploiter le service audiovisuel de la Radio web.
Connu pour ses positions critiques à l’égard du gouvernement d’Alger, Ihsane El Kadi subissait fréquemment des pressions et intimidations de la part des autorités. Il est le directeur de deux médias, Radio M et Maghreb Emergent, seuls espaces où le débat contradictoire est encore permis en Algérie. Arrêté dans la nuit du 24 décembre 2022, il est poursuivi pour quatre chefs d’inculpations à savoir « réception de fonds depuis l’étranger afin faire de la propagande politique », » réception de fonds depuis l »étranger pour commettre des actes contre la sécurité de l’État et l’unité nationale », « publication de tracts de nature portant atteinte à l’intérêt national » et « collecte de fonds sans autorisation ».
Ses avocats ont dénoncé le 09 mars dernier, à travers un communiqué, plusieurs violations de la loi ayant émaillé cette affaire, depuis l’arrestation du journaliste, sa mise en garde à vue et son placement en détention provisoire en passant par la mise sous scellée des locaux d’interface Média, sans aucune décision de justice conformément à la constitution et au code de l’information.