A l’appel de l’organisation politique CONASU (Coalition Nationale pour le Sursaut), des centaines de personnes ont défilé ce mardi 20 septembre dans la ville portuaire d’Abidjan. Elles ont exprimé leur soutien aux 46 soldats ivoiriens détenus par le Mali voisin et exigé la libération immédiate de ces derniers.
Les objectifs de la manifestation du mardi 20 septembre étaient de deux ordres. Dire non aux exigences de la junte malienne et demander la libération sans conditions des 46 soldats ivoiriens encore en détention. Et ce qui a surtout suscité ce mouvement est qu’après la libération de trois femmes soldats en septembre, le président de la transition au Mali avait évoqué l’extradition de personnalités maliennes réfugiées en Côte d’ivoire en « contrepartie ».
Une demande qui n’est pas du tout du goût des organisateurs de la manifestation. Pour eux, il est hors de question de céder aux exigences de Bamako. L’organisation politique CONASU (Coalition Nationale pour le Sursaut) a aussi demandé la libération immédiate des soldats.
La CONASU dénonce un chantage à la malienne
Awassa Abdoul, est le porte-parole de l’organisation politique CONASU. Selon ce responsable, la demande de Bamako relève d’un pur chantage auquel aucun ivoirien ne va céder.
« Nous n’accepterons jamais le chantage ou la manipulation de la junte militaire malienne. C’est pourquoi nous réitérons notre soutien au président de la République (de Côte d’Ivoire) pour qu’il puisse compter sur le peuple ivoirien, sur la jeunesse… ».
« Nos enfants ne sont pas des criminels et cela ne peut pas être changé par un politicien malien. Cela n’arrivera pas. Ils doivent libérer ces enfants », s’est exclamée Assetou Kone, mère d’un soldat détenu. Très attristée, elle a ajouté par la suite que « ce ne sont que de simples soldats. Ils ne sont pas des criminels. Ils n’ont rien à voir avec la politique malienne, alors libérez nos enfants« .
Moyen de pression pour échapper aux sanctions de la CEDEAO ?
Depuis le début de l’affaire, la Côte d’Ivoire continue toujours d’affirmer que les troupes arrêtées à leur arrivée à l’aéroport de Bamako, faisaient partie d’une rotation régulière de troupes travaillant pour soutenir les opérations de maintien de la paix de l’ONU. Les tensions dans la région sont élevées depuis que la junte militaire malienne a abandonné les plans de retour rapide à un régime démocratique et le pays s’est vu imposer des sanctions par la CEDEAO.
Ce jeudi 22 septembre 2022 à New-York, un sommet extraordinaire de la CEDEAO va se tenir en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les dirigeants de l’Organisation ouest-africaine vont principalement parler du dossier des 46 soldats ivoiriens toujours détenus au Mali.