Les sociétés africaines ont une drôle manière d’aborder la question liée au mariage des jeunes qui prennent du temps pour se marier. Si se marier et fonder une famille est un droit fondamental de la personne humaine, décider de le faire au moment voulu et avec qui on le désire en est autant un droit. Cependant la pression sociale dont fait objet les jeunes célibataires qui trainent à s’engager dans le mariage en Afrique fait parler de lui.
Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme consacrée par un ensemble d’actes civils ou parfois religieux et destinée à la fondation d’une famille. Dans un contexte africain, en plus d’unir deux individus, le mariage unit deux familles. En effet, la dimension communautaire est une importante caractéristique du mariage africain. Il est toujours considéré comme le centre autour duquel tourne toute la vie de la communauté. Là se rencontrent les vivants, les morts et les « non-encore-nés ». Ces trois catégories de personnes forment une seule communauté en trois dimensions. Néanmoins de nos jours, les jeunes, qu’ils soient ruraux ou citadins, sont très influencés par les idées nouvelles et modernes. Vu qu’on s’y engage pour toute une vie, la plupart des jeunes, prenant conscience de la chose, ne veulent plus se précipiter au risque d’essuyer un échec. Cette situation les expose très tôt à des critiques de tous genres. Le poids du regard des autres devient alors une préoccupation pour ces jeunes. Ils sont permanemment influencés par la famille, la société. Du coup les motivations pour le mariage deviennent diverses. On ne se marie plus forcément par amour. Beaucoup se marient par obligation, d’autres pour trouver la sécurité et le respect social et d’autres encore parce que la pression devenue de trop, ont trouvé quelque part où se caser.
Des propos intimidants
Un jeune célibataire en Afrique se trouvant dans la marge de 25ans ou plus, essuie régulièrement des phrases comme : « à quand le mariage ?», « qu’attends-tu ? », « pourquoi tu fais fuir les hommes ? », « quand vas-tu nous présenter ta future femme ? », « va te marier », « je veux voir mon petit-fils avant de mourir ». Des propos qui ont tendance à intimider, à déstabiliser l’équilibre de la personne humaine. On oublie parfois que le mariage est pour toute une vie et que cela demande non seulement une préparation psychologique mais aussi matérielle. En ville principalement, avec les aspirations, l’argent prend de plus en plus une place importante dans les choix des futurs époux. Homme ou femme, chacun veut d’abord réussir professionnellement, avoir une position confortable avant de s’engager. Cela amène beaucoup de jeunes à choisir leur partenaire avec un âge avancé. Conséquence de cette situation d’attente chez les jeunes, la recrudescence des rapports sexuels avant le mariage.
Face à ces pressions, beaucoup perdent l’équilibre et finissent par céder en se jetant sur le premier venu et en allant dans des relations sans amour qui finissent pour la plupart par dégénérer. Combien de jeunes ne se sont pas retrouvés avec le titre de ‘’divorcés’’, juste parce que cédant à la pression de la société, ils ont fini par épouser une femme ou un homme qu’ils ne connaissent pas dans le fond ?
Par ailleurs, dans les sociétés africaine actuelle, le respect social n’est pas requis quand l’on n’a pas une certaine responsabilité familiale. Vous avez beau avoir toute la richesse du monde, lorsque vous n’êtes pas un père de famille ou encore une femme au foyer, ‘’vous ne valez pas grande chose’’. Parfois la pression devient encore plus pesante quand on sait bien que l’homme qu’on incite à aller dans le mariage n’a pas le minimum nécessaire, pourtant on l’encourage à s’engager avec une femme juste parce que son âge est avancé. Une question s’impose. Doit-on se marier pour être heureux ou pour plaire? Le plus important c’est d’être heureux. Se marier oui, bien sûr, mais quand on se sent vraiment prêt à faire face à tous les difficultés qui tournent autour. On ne se marie pas pour combler un vide en soi, mais on se marie pour combler l’autre.
Eliane FATCHINA
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