Au Tchad, le syndicat des magistrats et les syndicats autonomes ont annoncé une grève illimitée qui prend effet à partir de ce lundi 26 septembre. Après deux semaines de mouvement de débrayage sans gain de cause, ils sont en effet passés à une vitesse supérieure pour exiger la revalorisation de leur salaire, la dotation en armes afin d’assurer leur propre sécurité.
Un mouvement de grève qui paralyse toutes les juridictions du Tchad. Les magistrats protestent contre le mutisme du gouvernement tchadien face à leurs revendications. Ils réclament notamment une augmentation des indemnités, la fin de suspension illégale des salaires de certains magistrats et la dotation des armes de poing. Considérés comme troisième pouvoir, les acteurs de la justice voudraient être traités comme tel. Ainsi le mouvement de débrayage qui entre en vigueur ce lundi, n’est pas à son premier épisode. Depuis deux semaines, ils ont entamé une grève pour rappeler les promesses du président de la transition.
« Après deux semaines de cessation de travail, nous sommes restés disposés à tout éventuel appel de la part du gouvernement, parce qu’il est inadmissible que les portes des tribunaux et cours soient fermées pour des raisons aussi simples que ça », a confié à la rédaction de RFI, Bruno Taoka, président du Syndicat autonome des magistrats du Tchad (Syamat)
Mars et avril dernier, les magistrats tchadiens avaient déjà observé une grève prolongée, dénonçant l’insécurité à laquelle ils font permanemment face dans le secteur. Le 8 avril 2022, le président de la transition, a accordé une audience aux dirigeants des deux ordres de syndicats. Le général Mahamat Idriss Déby Itno, en bon père de la nation leur a promis de déployer un nombre suffisant d’agents de sécurité dans toutes les juridictions du pays et de les prendre en charge, de doter tous les magistrats de pistolets, de remettre à la justice tous les auteurs des actes d’agression à l’encontre des magistrats, ainsi que d’appliquer tous les privilèges et avantages accordés aux magistrats.