L’exécutif tunisien et l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), ont signé ce jeudi 15 septembre un accord sur l’augmentation des salaires dans le secteur public.
5% brut sur les salaires des fonctionnaires du secteur public à partir d’octobre prochain jusqu’en 2025. C’est le pourcentage sur lequel les deux parties se sont accordées ce jeudi, après que les premières négociations ont échoué et ont laissé place à une grève ayant paralysé le pays juin dernier.
« Malgré la situation économique et financière délicate, le gouvernement a tenu à ouvrir des négociations sur les augmentations de salaire et à consolider la confiance avec le partenaire social afin d’atteindre l’objectif commun d’instaurer la paix sociale et de soutenir les fonctionnaires », a affirmé Najla Bouden, cheffe du gouvernement tunisien.
Ladite mesure concerne plus de 680.000 tunisiens travaillant dans la fonction publique et participera à rétablir le pouvoir d’achat dans un contexte où le taux d’inflation a dépassé 8% fin août dernier. « Notre objectif à travers cet accord est d’établir la paix sociale et d’apaiser les tensions, compte tenu de la situation sociale très difficile et de la détérioration du pouvoir d’achat », a dit pour sa part Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT. L’accord prévoit également une hausse du Smig, selon la même source, même si ce dernier pourcentage n’est pas encore précisé.
La Tunisie est en proie à une grave crise financière. En cause, la pandémie du covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont accéléré le rythme de la hausse des prix des produits alimentaires. Pour sortir son pays de cette crise, le président tunisien contesté, Kaïs Saïed tente de négocier un prêt d’environ deux milliards de dollars auprès du Fond Monétaire International (FMI). Avant d’accorder ce nouveau prêt au pays, le FMI exige des réformes structurelles auxquelles s’oppose l’UGTT. Au nombre des mesures exigées, la levée de la compensation de l’État sur les produits de base dont les hydrocarbures, le gel des salaires de la fonction publique et la cession d’entreprises publiques.