La Russie est le plus grand exportateur de gaz vers l’Europe. Elle fournit environ 44% des importations de l’UE. En ces moments d’affrontements intenses entre le Russie et l’Ukraine, l’UE a infligé de lourdes sanctions économiques à la Russie. Cette dernière pourrait arrêter l ’exportation de son gaz vers les pays européens. Pour aider l’UE à surmonter cet éventuel défi, l’Algérie se positionne en tant que fournisseur de gaz en cas de difficultés.
L’UE pourra-t-elle passer l’hiver prochain sans un approvisionnement en gaz russe ? De nombreux spécialistes se questionnent en effet sur la dépendance en gaz de l’Union Européenne. Devant la Norvège (20 %), l’Algérie (12 %), le Royaume-Uni (6 %), les États-Unis (5 %) et le Qatar (5 %) ; la Russie se positionne en tant que premier exportateur de gaz naturel avec 44% des exportations. Ainsi, vu les conditions conflictuelles qui pourraient affecter l’exportation vers l’UE, l’Algérie se propose pour venir en renfort avec plus d’exportation en cas de déficit.
L’UE, un grand marché pour l’Algérie ?
Le dimanche 27 février dernier, le premier responsable de Sonatrach, une géante entreprise publique des hydrocarbures algériennes a affirmé qu’en cas de baisse d’exportations de gaz russe liée à la guerre en Ukraine, l’Algérie est prêteà fournir davantage de gaz à l’Union européenne. Dans cette lancée, le ministre des Affaires étrangères de l’Italie, Luigi Di Maio s’est rendu en Algérie pour évoquer avec son homologue une augmentation des fournitures de gaz algérien. Ainsi, l’autorité de Sonatrach, Toufik Hakkar a déclaré au quotidien Liberté que cette entreprise algérienne est « un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposée à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles » L’Europe est donc un « marché naturel de prédilection » pour l’Algérie, qui y contribue actuellement à hauteur de 11 % à ses importations de gaz, a-t-il souligné.
La structure pense acheminer le produit via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie. Le Transmed peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, soit quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne. Mais vu la place qu’occupe la Russie dans la production et l’exportation du gaz, on se demande si l’Algérie seule peut fournir suffisamment de gaz à l’Union Européenne en remplacement à la Russie. « Les États-Unis et l’UE travaillent ensemble à assurer un approvisionnement de gaz naturel à l’UE depuis diverses sources à travers la planète pour éviter des chocs d’approvisionnement, y compris en cas de nouvelle invasion russe de l’Ukraine », avaient déclaré fin janvier le président américain, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Une aubaine pour l’Algérie
Le gaz évolue sur le marché européen. Le Vendredi 25 février, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, était autour de 113 euros, après un pic à 143 euros la veille. Un chiffre assez remarquable qui rappelle le record historique de 180 euros battu fin décembre. Quatrième puissance économique du continent africain et troisième exportateur de gaz vers l’UE, l’Algérie peut saisir cette opportunité pour se faire une nouvelle place dans les classements au niveau continental et même mondial. Alors, quelques milliards de mètres cubes de plus, pourrait changer la physionomie de l’économie algérienne.