La RDC et la Zambie ont signé, ce lundi 27 mars, un accord pour le lancement de l’étude de faisabilité de la Zone économique spéciale transfrontalière dédiée à la fabrication des batteries des véhicules électriques. Étendu sur 2000 ha, le projet est situé dans la province du Haut-Katanga, frontalière avec la Zambie.
L’étude de préfaisabilité du projet a été lancée ce lundi en présence des autorités congolaises et zambiennes. Elle sera financée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour une valeur de 750 000 USD et les résultats devraient être disponibles en août 2023.
Riche en lithium et autres matières nécessaires pour les énergies renouvelables comme le cobalt et le cuivre, la RDC veut tirer le maximum de profit de ce marché mondial qui représente plus de 8 000 milliards USD à l’horizon 2025. L’enjeu étant de taille pour les deux pays, surtout en ce moment où le Parlement européen a levé l’option de mettre un terme à la production des batteries thermiques d’ici 2035.
« Le marché des batteries électriques, jugé plus écologique, va brasser entre 7 000 et 48 milliards de dollars. Si donc nous pouvons capter ne fût-ce que les 10% de ce marché d’ici 10 à 15 ans, notre pays pourrait profiter d’environ 8 milliards de dollars », a indiqué Julien Paluku, ministre congolais de l’Industrie.
Il a en outre fait remarquer que la RDC apparaît comme « un pays solution de l’humanité ». « La RDC se présente comme pays solution au regard de sa biodiversité et de ses minerais stratégiques qui entrent dans la fabrication des batteries électriques, des énergies renouvelables, des voitures électriques », a-t-il dit.
Par ailleurs, afin de mieux attirer les investisseurs, les deux pays ont aménagé un vaste espace hors taxe, exempté de douane, dénommé « Zone économique spéciale transfrontalière ».
« On met ce projet dans un espace hors taxe qui est considéré comme un espace sous douane parce qu’on en connaît souvent beaucoup d’investisseurs qui plient bagage parce que seulement ils font l’objet de beaucoup de tracasseries », a poursuivi le ministre congolais de l’Industrie. « Voilà pourquoi on part les isoler dans cet espace que le gouvernement congolais et zambien ont créé pour permettre que l’investissement soit beaucoup plus compétitif avec des coûts réduits », a-t-il justifié.
Toutefois, Jean-Luc Mastaki, directeur sous régional du bureau économique des Nations unies pour l’Afrique a averti sur les avancées et le dynamisme du marché des batteries. « Le débat sur les batteries du futur impose à la RDC de ne pas seulement se focaliser sur la capacité à produire la batterie à ion lithium aujourd’hui mais de pouvoir continuer à innover pour pouvoir s’adapter à l’évolution et la technologie au niveau international. Il y a beaucoup de recherches et développement en cours qui tendent à substituer certaines matières premières dont nous avons une détention plus forte dans les batteries », a-t-il fait savoir.