Après les fameuses crises alimentaires de 2011 et de 2017, la corne de l’Afrique fera face d’ici juin 2022, selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à l’une des crises alimentaires les plus épouvantables au monde. Vu l’urgence de l’heure et les signes annonciateurs, la communauté internationale est alertée afin d’éviter le pire.
La Somalie, l’Ethiopie, le Kenya ; voilà les pays principalement inscrits dans le collimateur d’une catastrophe alimentaire en 2022. Une situation de pré-famine et de sècheresse s’annonce ainsi probablement dans la corne de l’Afrique, une région frappée par les invasions acridiennes et la pandémie du Covid 19. D’après la FAO : « Il est urgent de soutenir les pasteurs et les exploitants agricoles de la corne de l’Afrique, immédiatement, car le cycle des saisons n’attend pas » a déclaré Rein Paulsen, directeur du bureau des urgences de l’institution onusienne.
Des causes en vue…
En effet, la sécheresse due au phénomène El nino fera peser une menace mortelle sur cette zone de l’Afrique qui traverse déjà une situation dramatique de son histoire. Ce phénomène météorologique est l’une des plus terrible de ces dernières décennies sachant qu’il a fait 22.000 victimes entre 1997 et 1998. Ce courant chaud équatorial du pacifique qui tous les cinq à sept ans a atteint un record d’intensité faisant augmenter la température de l’eau de deux degrés par rapport à la normale. Essentiellement, certaines parties de cette région de l’Afrique n’avaient pas connues trois saisons de faibles précipitations depuis plus de 30 ans. Le manque d’eau, de pâturage et de nourriture a déjà contraint environ 169 000 personnes à quitter leurs domiciles. Un nombre qui selon le communiqué de l’ONU paru le 20 décembre pourrait avoisiner 1,4 millions dans un semestre. Plus de 25 millions de personnes pourraient se retrouver en situation critique d’insécurité alimentaire, pas à cause des conflits armés mais à cause des catastrophes naturelles.
L’urgence d’interventions…
Les conséquences sont particulièrement préoccupantes vue que la plupart des enfants en Somalie sont en sous-nutrition. Selon l’ONU, le prix des céréales au Kenya est de 30 à 80% supérieurs à la moyenne de ces cinq dernières années. En Ethiopie, l’indices des prix à la consommation pour l’alimentation a bondi de près de 41% en mai sur un an. Toujours selon les données de la plus grande organisation mondiale, la sècheresse a touché 3,2 millions de personnes au Kenya ; 2,6 millions en Somalie ; 3,2millions en Ethiopie et 117 000 en Djibouti. « On n’a pas vu de telle sécheresse depuis 60 ans dans certaines zones pastorales… » a martelé Elisabeth Byrs, porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
La FAO appelle à une mobilisation
Pour l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il est encore possible d’échapper à ce scénario catastrophique. Elle prévoit donc d’agir rapidement et au bon moment pour fournir de l’eau, des semences, des aliments pour les animaux, des soins vétérinaires ainsi que de l’argent pour les familles touchées. Dans ce même sillage, elle a prévu dans son plan de mobilisation, un soutien à 1,5 million de personnes parmi les populations rurales les plus touchées. De même, l’organisation onusienne appelle à la mobilisation de plus de 138 millions de dollars pour faire face à la menace. Sur ce, 130 millions de dollars doit être d’urgence débloqués pour les communautés vulnérables et les zones à risques. Le Programme alimentaire mondial des nations unies (PAM) quant à elle, ne restera pas en marge de la situation. Plusieurs foyers de famines ont déjà été détectés à travers le monde et sur la liste, figure ces pays de la corne de l’Afrique cruellement menacés par la sécheresse.