Face au manque d’eau potable au Rwanda, des initiatives naissent pour permettre à chaque citoyen, peu importe sa position géographique, de disposer d’eau potable pour la boisson. Car dans ce pays de l’Afrique de l’Est selon l’UNICEF, moins de 50 % de la population a accès à de l’eau potable à moins de 30 minutes de chez elle. D’où l’idée de fournir de l’eau propre à la consommation aux populations à partir des sources souterraines.
L’eau potable devient une denrée rare dans certaines régions de l’Afrique. Cette situation inquiétante a même amené Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine a donné l’alerte sur la raréfaction des ressources hydriques au 9è Forum mondial de l’eau au Sénégal. Au Rwanda, certaines populations sont quasiment privées d’eau potable.
En effet, la rivière Nyabugogo, située près de la capitale Kigali est une source d’eau importante pour la population locale. Les familles l’utilisent pour se laver et nettoyer. Mais lorsqu’elles ont besoin d’eau potable, les communautés démunies recherchent des sources d’eau souterraines, dangereuse pour la santé. Les populations font la queue pour récupérer des bidons d’eau, mais si l’eau n’est pas propre, elles s’exposent à des maladies.
Purifier les eaux souterraines
Ainsi, l’alternative est de faire traiter l’eau par des entreprises commerciales. Dans cette perspective, certaines entreprises telles que Iriba tentent de rendre l’eau propre, sûre et accessible à tous. Cette dernière avec son usine basée à Kigali, s’investit à purifier les eaux souterraines. D’après les propos de Yvette Ishimwe, directrice générale d’Iriba Water Group, « L’objectif de ce projet est de permettre aux gens d’accéder à l’eau potable, en particulier ceux qui n’y ont pas accès. Nous ciblons essentiellement les personnes à faibles revenus, comme nos distributeurs automatiques dans les lieux publics, sur les marchés, dans les parkings, nous ciblons les personnes à faibles revenus qui ne peuvent pas s’offrir des bouteilles d’eau ». Cette mission vise à donner à la population et aux plus pauvres de l’eau, de bonne qualité.
L’eau de bonne qualité, plus proche des populations
Le marché de Kimironko est une zone typique où les communautés à faibles revenus travaillent et font leurs courses. C’est là qu’Iriba a installé l’un de ses kiosques à eau. L’entreprise cible les zones à fort trafic comme les marchés et les parkings publics. Les travailleurs assoiffés s’arrêtent pour une courte pause et achètent un verre d’eau qu’ils savent potable et abordable. Ce quartier n’est pas le seul à jouir de ce projet, des écoles ont également été équipées de distributeurs.
De plus, ces distributeurs n’ont pas besoin de personnel, une simple pression sur une carte de paiement suffit à faire couler l’eau. Les élèves paient un abonnement pour bénéficier d’un accès illimité à l’eau pendant le trimestre scolaire, sans frais initiaux pour l’école. Ishimwe explique que son entreprise a adapté le distributeur aux besoins des écoles. « De nombreuses écoles ne disposent pas d’installations d’eau potable. Les élèves boivent simplement l’eau du robinet, qui n’est pas potable. Ils ont des problèmes de diarrhée, de typhoïde et d’autres maladies liées à la consommation d’eau contaminée », explique-t-elle. Elle a baptisé son projet « Tap and Drink for Schools » (Du robinet et de la boisson pour les écoles) et explique que les abonnements ne coûtent que 1 500 francs par trimestre. Une innovation qui annonce un grain d’espoir aux populations en manque cruel d’eau au Rwanda.