L’Organisation des Nations Unies a adopté ce mercredi un traité de lutte contre la pollution plastique dans le monde. Il s’agit d’une décision « historique » pour lutter contre un fléau qui menace l’environnement et qui contribue à l’effondrement de la biodiversité.
L’assemblée pour l’environnement de l’ONU (ANUE) s’est réunie ce mercredi 2 mars dans la capitale kényane, Nairobi pour adopter une motion créant un « comité intergouvernemental de négociation ». Ce comité sera chargé d’élaborer un texte « juridiquement contraignant » d’ici 2024.
Chaque année, des centaines de millions de tonnes de déchets se dégradent en micro-plastiques. Ces déchets sont par la suite retrouvés dans tous les océans du globe, dans la banquise, parfois dans l’estomac des animaux et même dans l’air prélevé au sommet des montagnes.
Ainsi pour palier à cet état de chose, le mandat de négociations allant de 2022 à 2024 prendra en compte plusieurs points. Parmi ceux-ci figure « le cycle de vie entier du plastique », comme le réclamaient les militants écologistes. Il s’agira d’aborder la question de la production et de l’utilisation « durable » à la gestion des déchets et celle concernant la réutilisation ou le recyclage.
De même, la commission couvre les pollutions terrestre et marine causées par ces produits fabriqués à partir d’hydrocarbures fossiles. Selon l’OCDE, ces produits sont responsables de près de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique.
Les négociations devront également porter sur la fixation d’objectifs et définir des mesures qui pourront être « contraignantes » ou « volontaires » au niveau mondial. Le traité pourra aussi prévoir des plans nationaux de lutte, tout en prenant en compte les « circonstances » spécifiques des différents pays. Le mandat prévoit d’élaborer des mécanismes de contrôle ainsi que des financements pour les pays pauvres et de coopérer avec le secteur privé, dans une industrie qui pèse des milliards.
Les travaux devront débuter au second semestre 2022 avec l’aspiration de clôturer les travaux en 2024.
L’adoption du principe de traité de lutte contre les plastiques, une bonne nouvelle pour le continent africain.
L’Afrique est le continent qui se situe à l’avant-garde de la guerre contre le plastique. Dans ce continent, 34 des 54 pays ont adopté une réglementation visant à éliminer progressivement les emballages plastiques à usage unique. Mais malgré cet engagement des Etats, on constate dans de nombreuses zones urbaines des déchets plastiques qui encombrent les cours d’eau, provoquant inondations et destructions. On compte sur les terres africaines un grand nombre de personnes touchées par l’injustice environnementale causée par la pollution plastique. L’adoption du principe de ce traité, par l’ONU est de ce fait une bonne nouvelle pour l’Afrique.
Par ailleurs, la pollution plastique étant un problème transfrontalier et exigeant une solution globale, il était important d’aller vers cette réponse mondiale contraignante où les préoccupations des populations africaines en matière de protection environnementale sont prégnantes.