Le procès très médiatisé du rappeur MHD, de son vrai nom Mohamed Sylla, qui a débuté il y a plus de deux semaines devant la cour d’assises de Paris, a atteint son point culminant. Ce jeudi 21 septembre, l’avocat général a requis une peine de dix-huit ans de réclusion criminelle à l’encontre du rappeur, qui est jugé pour son implication présumée dans le meurtre d’un jeune homme lors d’un violent affrontement entre bandes rivales à Paris en juillet 2018.
L’avocat général a également requis pour six autres coaccusés des peines de 13 à 20 ans de réclusion criminelle, l’un des accusés en fuite sera jugé par défaut. Toutefois, l’acquittement a été demandé pour deux hommes.
L’accusation s’appuie sur des éléments de preuve soigneusement examinés par le magistrat, qui affirme que la participation des accusés au meurtre a été établie par l’analyse de preuves découvertes en dehors de la scène du crime. Parmi les condamnations les plus lourdes, Younousse S., actuellement en fuite, fait face à une peine de 20 ans de réclusion, car son ADN a été retrouvé sur l’un des couteaux utilisés dans le meurtre.
Lors de son plaidoyer, l’avocat général a mis en lumière le rôle présumé de MHD dans l’incident. Il a accusé le rappeur de chercher constamment à se cacher derrière la « rumeur » de la cité pour échapper à sa responsabilité. Pour l’avocat général, MHD aurait été clairement identifié dans une vidéo de la scène où il semblait tirer la victime par les pieds et lui asséner deux coups de pied, ce qui constituerait un signe de culpabilité.
Malgré les éléments à charge présentés, la défense a également eu l’occasion de plaider en faveur de l’acquittement de deux accusés. L’un d’eux, Wissem E., a été décrit comme certainement absent lors de l’attaque, tandis que Moussa K. a bénéficié du « bénéfice du doute » en raison de l’incertitude qui entoure son identification sur la scène.
L’avocate de la partie civile, Me Juliette Chapelle, a souligné l’importance de rendre un verdict qui envoie un « signal fort devant la justice » face au « climat de terreur » qui a régné pendant les débats. Elle a rappelé que même les témoins cités par la défense n’ont pas osé se présenter à l’audience, illustrant ainsi la peur qui règne autour de cette affaire.
Le procès de MHD, qui a connu des rebondissements tout au long de ses audiences, continue avec les plaidoyers de la défense cet après-midi. L’issue de ce procès influencera non seulement la vie et la carrière du rappeur mais soulèvera également des questions plus larges sur la violence urbaine et la nécessité de briser le silence qui entoure de tels événements.