Au Burkina Faso, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), l’ex-parti au pouvoir, se vide de plusieurs de ses ténors. 17 membres du bureau exécutif national et une centaine de cadres ont déposé leur démission. C’est à travers une lettre adressée à Alassane Bala Sakandé, chef de la formation de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré. La création d’un nouveau parti n’est pas envisagée, rassure l’un des démissionnaires. Mais il annonce d’autres vagues de démissions dans le paysage politique burkinabè.
Ce n’est pas la première vague de démissions enregistrée au sein du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) mais plutôt la deuxième. Selon un ancien membre du bureau exécutif national, elle fait suite à un audit qui a révélé des dysfonctionnements au sein du parti.
«L’audit a ressorti de grands manquements aussi bien au niveau organisationnel qu’au niveau de la camaraderie. Le clanisme et la division avaient pris le dessus », s’exprime avec consternation cette source à RFI.
Des ministres et des anciens députés lâchent le MPP
Les démissionnaires du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ne sont pas des moindres. Il s’agit de grosses pointures dont des membres du bureau exécutif national et du bureau politique national. Y figurent aussi plusieurs anciens ministres, tels que l’ex-chef de la diplomatie Alpha Barry, l’ancien ministre de l’Énergie Bachir Ismaël Ouédraogo ou encore l’ex-ministre déléguée à l’Administration territoriale Madjara Sagnon Tou, ainsi que des anciens députés.
Alassane Bala Sakandé accusé de subornation
Qu’ils soient membres du bureau exécutif national et du bureau politique national, ministres ou anciens députés, ces désormais ex-militants du MPP accusent Alassane Bala Sakandé, le président du parti, d’avoir instrumentalisé certains militants. Ceci, aux fins de remettre en cause les conclusions du rapport de la commission ad hoc et s’opposer à la tenue d’un congrès en vue du renouvellement des organes du parti.