Le président français Emmanuel Macron a dévoilé ce lundi 27 février depuis l’Elysée, la nouvelle politique de l’Hexagone sur le continent africain. Il s’agit d’un discours consacré à la stratégie diplomatique et militaire de la France sur ce continent où l’influence française est fortement contestée. Emmanuel Macron a ainsi appelé à bâtir un nouveau « partenariat Afrique France ».
Pour Emmanuel Macron, la France doit faire preuve « d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », qui relève d’une « une situation sans précédent dans l’histoire ». Ainsi, « du défi sécuritaire, climatique, au défi démographique, avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains », il urge de « consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique », avance-t-il.
Le chef de l’État français a en outre annoncé une « loi cadre » statuant sur la restitution des œuvres d’art à l’Afrique. Elle « sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement » et « permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder » à ces restitutions, « reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres », a-t-il dit.
Une transformation des bases militaires françaises en Afrique
Sur le plan militaire, Emmanuel Macron a évoqué une « transformation » des bases militaires françaises en Afrique afin de « changer de physionomie, de logique d’empreinte » et s’éloigner de « l’héritage du passé » qui constitue selon lui, « un prétexte pour beaucoup d’opposants à la France ». Cependant, le président français n’a pas oublié de préciser qu’il ne s’agit ni de retrait, ni de désengagement, mais de transformation des bases, par exemple en « académie ».
« La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains » a-t-il précisé ajoutant « Nous sommes comptables du passé avec une politique qui a décidé de changer […] sans que nous ayons encore pleinement les résultats de cette politique ».
Par ailleurs, il faut noter que l’Hexagone a été poussé vers la porte, contrainte de mettre fin à ses opérations antiterroriste Barkhane et Sabre ainsi qu’au retrait de ses forces au Mali et au Burkina Faso. Pourtant Emmanuel Macron prône « l’humilité » et s’abstient de toute compétition sur ce terrain. « Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique (…), a-t-il laissé entendre. Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là”, a-t-il ajouté.
Faut-il le notifier, le discours d’Emmanuel Macron intervient quelques jours avant son voyage prévu entre le 1er et le 5 mars et au cours duquel il doit se rendre au Gabon, en Angola, au Congo Brazzaville puis en République Démocratique du Congo (RDC).