Chassés surtout pour ses cornes, le braconnage des rhinocéros a repris dans les réserves et parcs nationaux de l’Afrique du Sud. Un phénomène alarmant qui met en danger l’une des espèces importantes de la faune sauvage. Le 07 février 2022 selon un communiqué du ministère de l’environnement sud-africain, 451 rhinocéros ont été tués récemment au cours de l’année 2021.
Le rhinocéros est un mammifère périssodactyle appartenant à la famille des rhinocérotidés. Les blancs comme les noirs se trouvent principalement en Afrique du Sud, en Namibie, au Kenya et au Zimbabwe. Ils pèsent jusqu’à trois tonnes et représentent actuellement les plus gros mammifères sur terre après l’éléphant. En Afrique du sud, pays abritant plus de 80% des rhinocéros de la planète, les braconnages ont repris avec intensité. Sur un total de 451 rhinocéros abattus en 2021, 327 appartenaient aux parcs nationaux et 124 aux réserves animalières privées. Les années précédentes, la chasse aux rhinocéros avait baissé dans les parcs nationaux surtout dans le grand parc Kruger, au nord-est du pays. Mais elle a fortement augmenté dans les réserves privées du pays. Ceci s’explique par l’intensification de la lutte contre le braconnage dans les parcs nationaux, chose qui a fait migrer les malfaiteurs vers les réserves privées.
Pourquoi la traque aux rhinos ?
Pointé vers le ciel, la corne du rhinocéros est un symbole de vigueur et de puissance. L’animal s’en sert toujours pour sa défense et sa protection. Actuellement sur le marché noir, les cornes de rhinocéros sont plus chères que l’or. Et mieux, le prix ne cesse de grimper jusqu’à 60 000 dollars le kg…. Ainsi, ce spécimen est une composition de kératine agglomérée, de protéine présente dans les ongles des animaux et des humains et de quelques acides aminés et minéraux, de phosphore et de calcium.
Très prisée dans les pays de l’Asie orientale comme la Chine, le Vietnam…, la corne du rhinocéros est utilisée dans la médecine traditionnelle asiatique comme remède à la fièvre et aux maladies cardio-vasculaires. Récemment, on l’aurait trouvé comme remède pour les traitements anticancéreux ou aphrodisiaque. Ce qui explique cette forte demande généralement à destination asiatique.
Cependant, l’ONG WWF (World Wildlife Fund) a démenti les vertus thérapeutiques de la corne des rhinos. « L’étude du WWF ne trouve aucune preuve selon laquelle la corne de rhinocéros aurait un quelconque effet médical comme antipyrétique pour diminuer la fièvre, un usage très répandu en Asie. La corne est comme les ongles, en ce sens qu’il s’agit de cheveux agglutinés, et n’a pas de propriétés analgésiques, anti-inflammatoires ou anti-spasmolytiques ». En effet, il n’existe aucune validation scientifique de telles vertus thérapeutiques selon l’ONG.
Perspectives de préservation
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a banni depuis 1977, le commerce de la corne du rhinocéros. Mais il faut également noter que la protection de ces animaux dans les ranchs coûte des millions d’euro aux fermiers parce qu’il faut beaucoup de moyen pour lutter efficacement contre les braconniers. Il faut donc que les gouvernants sud-africains mettent en place une politique de soutien pour aider les fermiers dans ce combat. Ensuite, il sera également bien de multiplier les campagnes de sensibilisation afin d’expliquer aux populations ; la nécessité de conserver ces espèces en voie de disparition. De même, il faudra limiter le port d’arme et s’il le faut intensifier les contrôles avant l’accès aux parcs et zoos.
Dans cette foulée, les scientifiques tentent de sauver les rhinocéros blancs au Kenya en collectant dix nouveaux ovocytes des derniers femelles encore en vie. Ceci dans l’espoir d’assurer la pérennisation de l’espèce. De plus, l’autre solution contestée par certains est, la coupe soigneuse de la corne du rhinocéros pour lui permettre de ne plus être la cible des braconniers. Car elle repousse complètement entre 12 et 18 mois environ. C’est important pour les populations de comprendre que les rhinocéros au même titre que les hommes ont une place importante dans l’équilibre de l’écosystème.