Sans nul doute, il s’agit de l’une des plus grandes usines de raffinerie de pétrole au monde. Annoncée depuis bien longtemps, la raffinerie flambant neuf du Groupe Dangoté va démarrer le traitement du pétrole brut dès le troisième trimestre de l’année 2022. Basée à Lagos au Nigeria, ce projet pharaonique devrait réduire les importations africaines de produits pétroliers à 36% de la demande régionale, contre 43% actuellement, selon l’Organisation africaine de pays producteurs de pétrole (APPO).
L’inauguration de la gigantesque usine de raffinerie de pétrole de l’homme le plus riche de l’Afrique vient une fois encore propulser le continent en matière d’industrialisation. Au cours d’une conférence de presse le 22 janvier dernier, en compagnie du président de la BAD, Aliko Dangoté a annoncé l’opérationnalisation du complexe industriel d’ici la fin du troisième trimestre de cette année.
19 milliards de dollars pour une méga-installation industrielle
En effet, ce chef-d’œuvre est une installation intégrée qui comprendra un complexe pétrochimique de 80 000 tonnes par an outre les 650 000 barils par jour qui y seront traités. Selon le milliardaire, cette raffinerie est capable de répondre entièrement aux besoins du Nigeria en produits raffinés et même assez suffisant pour servir l’exportation tant sur le continent qu’à l’international. Ce qui vient à point nommé en renfort aux quatre raffineries de pétrole dont disposait déjà le pays. Selon les estimations, le Nigéria n’importera plus aucun produit pétrolier d’ici 2023 contre environ 50 milliards de dollars d’importations par an actuellement.
« Nous apprécions le soutien du gouvernement nigérian, de nos bailleurs de fonds et des institutions de financement du développement telles que la Banque africaine de développement, sans lesquels nous n’aurions pas pu atteindre un tel niveau » a déclaré le PDG Aliko Dangoté. Au cours d’une visite sur le site à Lekki (Lagos), le Dr Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD) a déclaré que cette installation va changer la donne en matière d’industrialisation et d’intégration régionale en Afrique. De plus, le numéro 1 de la BAD a qualifié les projets de raffinerie de pétrole et d’usine pétrochimique du Groupe Dangoté d’« initiative révolutionnaire » qui stimulera le développement de l’Afrique.
Par ailleurs, pour soutenir les ambitions du richissime homme du continent africain, l’institution financière a octroyé un prêt de plus de 300 millions de dollars à l’entreprise sur les 19 milliards de dollars engagés pour la construction. Après avoir battu les records dans les domaines de l’agro alimentation, de l’immobilier et de la production du ciment, le Groupe Dangoté vient ainsi de s’imposer en raffinage de pétrole.
D’énormes profits pour le Nigeria
La mise en œuvre, prévue un peu plut tôt, a été souvent reportée à cause de la pandémie du Coronavirus. La phase de construction uniquement devraient permettre la création de 38 000 emplois. Selon des chiffres de la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation), la raffinerie générera d’une part 9 500 emplois directs et d’autre part, 25 000 emplois indirects. L’autre nouvelle est que le gouvernement nigérian devrait économiser 7,5 milliards de dollars en devises chaque année. En plus, le complexe est doté d’infrastructures modernes et plus de 50 000 logements en construction, des centres commerciaux, des écoles et des hôpitaux. Avec ce projet, le philanthrope nigérian entend répondre à la demande de carburant du Nigeria et devenir le plus grand producteur d’or noir du continent.