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    Actualités » Politique » Procès Boko-Homeky et situation politique au Bénin : Il va falloir aller au-delà d’un dialogue national pour panser les plaies, estime le Père Éric Aguénounon

    Procès Boko-Homeky et situation politique au Bénin : Il va falloir aller au-delà d’un dialogue national pour panser les plaies, estime le Père Éric Aguénounon

    Par Gérard Dawa9 février 2025Mise à jour :9 février 2025
    Plusieurs personnes m'ont interpellé, d'autres sont venus à l'IAJP pour relever notre silence sur la question pendant que notre thème d'année s'illustre à travers ce sinistre humain. Ces compatriotes-là ont raison d'interpeller l'IAJP qui consacre ses réflexions de cette année 2024 à l'Afrique au carrefour d'un thème très significatif : "la coopération internationale et les défis contemporains en Afrique". Nous sommes au second trimestre de nos activités et nous voilà confrontés à la réalité concrète d'un des maux que nos mots présents ne peuvent exprimer à la hauteur de la tragédie désespérante. Ce débilitant tournant existentiel est la conséquence honteuse d'un dernier espoir déchu.
    Père Eric Aguénounon, Directeur de l'IAJP.

    À 15 mois des élections générales de 2026, la condamnation à 20 ans de prison de Olivier Boko, ancien bras droit du Président Talon et de l’ancien ministre Oswald Homéky accusés de tentative de coup d’Etat continue d’agiter l’actualité politique nationale. Dans une interview exclusive le Père Arnaud Eric Aguénounon, Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) déplore la situation tout en levant un coin de voile sur quelques éléments nécessaires dans le contexte actuel au Bénin pour une paix durable.

    Pour certains observateurs, le verdict rendu par al Criet le 30janvier dans l’affaire tentative de Coup d’Etat a allongé la liste de prisonniers politiques, ce qui constituerait aujourd’hui la principale tâche noire dans le fonctionnement de la démocratie béninoise. Votre réaction.

    Père Arnaud Éric Aguénounon : Un pouvoir politique n’est pas qu’une simple force qu’un homme d’Etat possède. Ce n’est pas non plus un simple objet comme le gouvernail qu’on tient. Le pouvoir, c’est beaucoup plus que ça. Le pouvoir, c’est un lieu de décision concernant une vie, des vies et concernant tout une nation. C’est très important de prendre le pouvoir en ce sens et non comme seulement un simple gouvernail. Il faut donc prendre le pouvoir comme un lieu de décision qui impacte positivement les vies, la société et toute une nation.

    Le pouvoir n’est pas l’objet ou la force utilisée pour faire peur, pour terroriser ou pour réduire les autres au silence. Ce n’est pas cela. Et c’est justement pour ça que tout le monde ne peut pas exercer le pouvoir d’Etat. Dans nos pays africains, nous manquons de donner au pouvoir un détenteur, un homme d’Etat digne de posséder le pouvoir pour faire le bien aux autres et à toute la communauté.

    En lisant Machiavel, certains acteurs politiques n’ont pas compris sa pensée. Il n’a pas écrit pour que nous devenions dictateurs ou autocrates. Machiavel a écrit pour nous montrer la réalité du pouvoir et au cœur de cette réalité du pouvoir, il nous invite à frayer le chemin au bien. Au cœur de la contradiction, au cœur des conflits, au cœur de la violence et au cœur de toutes les adversités, il faut frayer le chemin du bien, le chemin de la vérité, la voie de la sagesse.

    Il ne s’agit pas de riposter à chaque critique, à chaque remarque, à chaque adversaire, à chaque opposant, à chaque penseur, à chaque leader d’opinion, parce qu’en politique quand on commence par faire le mal ou la violence on n’arrive plus à s’arrêter. Et commettre le mal en politique, c’est terroriser, faire peur et dans ces circonstances il y a beaucoup de violation des droits de l’homme. Ainsi, les gens ne sont plus libres ou ne se sentent plus en sécurité. On sème, de fait, dans les cœurs de l’hypocrisie et bien d’autres choses contre à l’audace. On constate alors le règne de la couardise et avec beaucoup plus de rapacité et de cupidité. Le béninois est devenu plus pusillanime parce qu’il y a la peur de se retrouver en prison.

    Il ne veut plus parler. Il préfère se taire. Et quand un peuple se tait et met la main au menton en vous regardant, c’est très dangereux. Cela voudrait dire qu’il y a une violence qui sommeille. Que Dieu nous en garde ! Mais, en même temps dans cette atmosphère de couardise, il y a beaucoup de cupidité et de rapacité et c’est ce qui est plus dangereux pour le pays.

    Un pouvoir tel que nous le voyons aujourd’hui a fait de belles choses au plan des infrastructures, au plan de la digitalisation, au plan d’une certaine visibilité. Malheureusement, ce pouvoir n’a pas fait un véritable travail sur l’homme. On a travaillé intensément sur les pierres physiques, et on a manqué de travailler sur les pierres vivantes. Le travail sur l’homme n’étant pas effectif, la mentalité et la conscience du Béninois n’ont pas changé. Sinon que, c’est pire qu’avant. Voilà la situation dans laquelle nous sommes parce qu’on a manqué de faire un travail sur la conscience et la mentalité de l’homme. Or, ce travail ne se fait que lorsqu’il existe trois valeurs sociétales : le pain, la paix et la liberté. C’est quand ces trois valeurs sont réunies qu’on peut faire le travail d’éducation patriotique et citoyenne dans les cœurs et sur les consciences. Cependant, remplir les prisons, je ne sais pas si cela aide la conscience à devenir plus droite ? Je ne sais pas si la création de la Criet a fait diminuer les taux de corruption ?

    Tout le monde sait comment était le pays de 2006 à 2016. On sait également comment est le Bénin de 2016 à ce jour. Nous sommes dans un pays où la solution appartient à ceux qui détiennent le pouvoir. Or le pouvoir sert à faire le bien. Et on ne peut pas vouloir faire le bien à quelqu’un sans l’écouter, sans lui demander ce qu’il veut et ce qu’il souhaite. Aussi, un pouvoir qui se condamne lui-même, est un pouvoir qui est en crise. Il est donc important de s’occuper de la crise du pouvoir au préalable avant de s’occuper de la crise de ceux qui en sont les spectateurs.

    La crise du pouvoir, c’est la crise des personnalités, des dirigeants qui parfois poussent le bouchon trop loin. En se projetant, ils se voient eux-mêmes et dans ce cas, on risque de faire à tout prix que ce qu’on veut faire, que ce que l’on veut selon sa perception propre.

    Alors, le point de départ ici, c’est le point de départ d’une introspection. Il faut régler les crises. Le second lieu, c’est la perspective 2026. S’il n’a pas de décrispation à ce moment où nous sommes proches de 2026, comment sera cette prochaine année-là ? Actuellement, on sent plus d’endurcissement, de flétrissures, de blessures, de cassures, de déchirures alors que 2026 n’est plus loin.

    Pour le vivre ensemble des Béninoises et Béninois dans l’unité, la paix et la quiétude, que faire selon pour que les fractures qui naissent souvent de ces condamnations jugées politiques n’ébranlent la démocratie béninoise en marche depuis plus de 30 ans ?

    Lorsqu’on fait le mal à quelqu’un, le plus dur à faire c’est de panser les blessures. Ceux qui sont sans doute en exil ou en prison pour différentes raisons, est-ce que ce serait encore possible de les rassembler à nouveau pour construire quelque chose avec eux ? Je ne sais pas si un dialogue national peut régler en profondeur les problèmes. Les dialogues nationaux sont parfois des solutions expéditives qui ne règlent pas à fond les problèmes.

    C’est bien le dialogue mais quel sera le format ? Même si les gens sortent de prison et toutes leurs fautes et dettes sont effacées, par exemple, qu’adviendra-t-il du cœur meurtri la douleur dans le corps, les blessures historiques d’une personnalité, la souffrance d’une personne etc. Il y a à mon sens un lourd travail à faire. Et ce lourd travail est plus difficile que construire une route 300 Km parce que là ce sont des choses qui ont été commises sur l’homme. Et l’homme, on sait ce qu’il est dans sa fragilité.

    Dans le contexte actuel comment voyez-vous la part que doit prendre chaque composante de la société (décideurs du pays, acteurs politiques, acteurs de la société civile…) pour la préservation d’une paix durable au regard des échéances qui s’annoncent l’année prochaine ?

    Je vais vais vous décevoir mais on n’a pas créé un contexte de paix et de liberté pour que les gens réagissent, parlent ou pour que les gens soient en toute quiétude des protagonistes. Pour que le citoyen béninois ou les corps constitués soient protagonistes, il faut qu’il y ait fondamentalement un contexte de liberté, de vraie liberté, de paix profonde, de justice impartiale et crédible.

    Pas de justice aux ordres, pas de justice caporalisée, pas de justice comme une épouvante, et pas de justice comme une épée Damoclès. Dans ce cas, les gens vont vous mentir en vous faisant croire qu’ils vous soutiennent alors qu’ils ne sont pas avec vous, parce que vous avez créé un contexte de peur et de terreur. Vous avez créé un contexte d’effroi et vous remplissez les prisons, alors même vos plus proches collaborateurs n’oseront pas vous dire la vérité. Ils seront des rapaces qui prendront de l’argent mais ne vous aideront pas à bien faire.

    Pour finir, j’implore la grâce du Seigneur afin que les cœurs des dirigeants soient touchés et que le Seigneur apaise les cœurs de ceux qui se sentent meurtris, trahis, délaissés, abandonnés et qu’Il assiste le peuple qui souffre en silence.

    Source: La Croix du Bénin

    Bénin Exilés prisonniers politiques Paix Procès Boko-Homeky
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    Gérard Dawa
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    Gérard Dawa, journaliste reporter à Afro impact. Titulaire d’une Licence en journalisme obtenue à l’ENSTIC au Bénin, je suis passionné des questions de santé, culture et sport. J’ai fait également mes armes à la radio et je suis membre actif de la PMS "Plateforme Médias et Santé" du Bénin. Je cumule à ce jour 8 ans d’expérience en journalisme.

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