La gigantesque Banque Franco-Tunisienne (BFT) a fermé définitivement ses portes le lundi 28 février 2022. Cette décision annoncée par la Banque centrale de Tunisie (BCT) émane de la Commission de résolution des banques et des établissements financiers en situation compromise.
La BFT est la première banque tunisienne à tomber en faillite dans de telles conditions. La Commission de résolution des litiges des banques et des établissements financiers en situation compromise présidée par Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, a acté la cessation de paiement de la Banque franco-tunisienne (BFT) et l’impossibilité de son redressement. La BCT a procédé à cet effet, à la transmission d’un rapport au tribunal de première instance de Tunis pour rendre un jugement de dissolution et de liquidation de la banque. Alors, la procédure sera suivie de la désignation d’un liquidateur, conformément aux dispositions de la loi n°2016-48 relative aux banques et établissements financiers, selon un communiqué publié lundi 28 février dernier, par la Banque centrale de Tunisie (BCT). Le secrétaire Général de la Fédération des banques et établissements financiers Noônan Gharbi, a affirmé que la BFT a fait objet de litige entre ABCI, un fond d’investissement basé au Pays-Bas, qui l’avait racheté au milieu des années 80 avant d’en être dépouillé par l’État tunisien. Par ailleurs il a ajouté que « la banque a perdu plus de 200 millions de dinars (70 millions de d’euros), en frais de contentieux, en plus de la possibilité de perdre des prêts mal acquis et obtenus par des clients de la banque ».
La Banque Centrale Tunisienne (BCT) prend des mesures
A travers le communiqué, la BCT informe lesdéposants qu’ils pourront recourir au Fonds de Garantie des Dépôts Bancaires, pour leur indemnisation dans les délais légaux. Ceci dans la limite du plafond de 60 mille dinars pour chaque déposant. De même, elle informe le public que toutes les dispositions ont été prises pour assurer la continuité du fonctionnement normal de l’activité bancaire et du système des paiements. En plus, elle a rassuré le public et tous les agents économiques sur la solidité financière du secteur bancaire. Toutefois, l’institution financière centrale a souligné que le passage au processus de liquidation n’interrompra pas les procédures de recouvrement des créances. Ces dernières vont être poursuivies par le liquidateur par toute voie de droit ou à l’amiable sous le contrôle du tribunal. Ceci pour maximiser le produit net de la liquidation et garantir le droit des créanciers de la BF
Le gouvernement tunisien préoccupé par la question
Le Gouvernement tunisien a entrepris les démarches nécessaires pour réemployer tous les agents en exercice à la date de la cessation de paiement de la BFT. Sous l’accord de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et Établissements Financiers, ces agents pourront être déployé au sein des autres institutions financières du pays. Noônan Gharbi déclare que la fermeture de la BFT aura certainement des répercussions sur la Tunisie parce qu’il s’agit de la première banque mise en faillite. De plus, elle survient dans une conjoncture financière dramatique.