Pendant plus de 24heures, un sévère incendie a ravagé le siège du parlement sud-africain, au Cap, ce dimanche 02 janvier 2022. Pas de pertes en vie humaine mais d’importants dégâts matériels considérables.
Source : Le Monde
D’immenses flammes se sont échappées des toits, des vitres se sont explosées, des murs se sont fissurés sous l’effet de la chaleur, des salles entières avec leurs murs de bois précieux et leurs rangées de fauteuils en cuir sont parties en fumée. L’Afrique du Sud est pour l’heure sans parlement. Un important incendie s’est déclaré ce dimanche 02 Janvier au sein du complexe parlementaire et a réduit en cendres l’ancien bâtiment abritant l’Assemblée Nationale.
Selon les premiers éléments, le feu s’est déclenché dans deux foyers. Et une fermeture de l’arrivée d’eau a empêché le système automatique d’extinction de fonctionner correctement. Le feu s’est déclaré vers 5 heures du matin dimanche 2 janvier (2 heures à Paris), dans l’aile la plus ancienne de l’imposant bâtiment victorien achevée en 1884. Pour Jean-Pierre Smith, responsable des services de secours de la ville, qui s’est exprimé dimanche devant les journalistes « Le toit de l’ancien bâtiment s’est effondré, il n’en reste rien », affirme-t-il avant de décrire l’atmosphère en ces termes : « la température à l’intérieur avoisine encore les 100°C, ce qui rend d’ailleurs difficile de déterminer l’étendue réelle des dégâts. »
L’arrestation d’un suspect
Le Président Cyril Ramaphosa, venu constaté lui-même les dégâts ce dimanche, qualifie l’incendie de « dévastateur » et a ensuite indiqué qu’un homme a été arrêté et en train d’être interrogé en lien avec cet incendie. Le suspect de 49 ans, qui a été arrêté dimanche dans l’enceinte du Parlement, sera présenté à la justice mardi. Il est poursuivi pour « vol avec effraction et incendie criminel », a précisé l’unité d’élite de la police sud-africaine, les Hawks. Selon les informations de notre source, les caméras de surveillance ont enregistré la présence du suspect aux alentours de 2 heures du matin. Les précisions de la ministre des travaux publics, Patricia de Lille, indiquent que «la sécurité ne l’a vu qu’aux alentours de 6 heures, lorsqu’ils ont regardé les écrans, alertés par la fumée » (source Le Monde).
Le vaste édifice est en trois parties : un bâtiment récent accueillant l’actuelle Assemblée Nationale, un autre abritant la chambre haute du Parlement nommée le Conseil national des provinces et la partie la plus ancienne où se réunissait auparavant les parlementaires.
La forte mobilisation des pompiers n’a pas permis de sauver le parlement Sud-Africain. Au départ, une équipe d’environ trente pompiers étaient les premiers arrivés sur place. Mais ont dû reculer face à l’intensité de l’incendie et appeler des renforts après plusieurs heures de lutte contre les flammes.
Pour l’heure, on ne saurait dire avec exactitude les dégâts matériels dudit incendie. Cependant, les 4000 œuvres d’arts et du patrimoine, objets de valeurs, certaines remontant au 17è siècle, que le Parlement abrite, sont menacées. Parmi ces objets, nous avons la tapisserie Keiskamma, longue de 120mètres qui retrace l’histoire des peuples des sud-Africains, des premiers peuples autochtones, les San, jusqu’aux élections démocratiques de 1994.
En mars dernier, ce même parlement avait déjà été touché par un incendie fort heureusement rapidement maitrisé. C’est aussi dans ce même parlement qu’a été prononcé en 1990, le discours marquant la fin du régime raciste d’apartheid par le dernier président sud-Africain blanc. Le bâtiment est situé à quelques centaines de mètres de la cathédrale Saint-Georges où se sont déroulées samedi matin les funérailles du héros de la lutte anti-apartheid, Mgr Desmond Tutu.