Un premier navire humanitaire affrété par l’ONU pour ravitailler l’Afrique en céréales ukrainiennes, a quitté le port de Pivdenny, dans le Sud de l’Ukraine ce mardi 16 août 2022. Chargé de quelque 230.000 tonnes de céréales ukrainiennes, il doit livrer l’Éthiopie via le port de Djibouti. Tributaire de l’exportation du blé russe et ukrainien, l’Afrique s’est retrouvée dans une pénurie et une insécurité alimentaire sans précédent depuis le conflit entre les deux pays fournisseurs.
Cet état de pénurie qui occasionne l’inflation des prix sur les marchés africains, a motivé en juin dernier, Macky Sall, président de l’Union africaine à se rendre en Russie à la rencontre du président Vladimir Poutine, pour trouver une issue à cette crise. En juillet, des accords ont été signé sur l’exportation des céréales ukrainiennes entre Kiev et Moscou, via une médiation de la Turquie et sous l’égide de l’ONU. Depuis la signature desdits accords, c’est en début de cette semaine que la première cargaison d’aide alimentaire a quitté l’Ukraine, en destination de la Corne de l’Afrique.
« Le navire Brave Commander avec du grain pour l’Afrique a quitté le port de Pivdenny. Ce matin, le cargo est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrées à l’arrivée aux consommateurs en Éthiopie », a indiqué le ministère ukrainien de l’Infrastructure ce mardi 16 août.
Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), cette cargaison va «répondre aux besoins d’environ 1,5 million de personnes pendant un mois». Ce qui est considéré comme un grain de sable dans la mer, car, d’après les estimations du PAM, 20 millions de personnes souffrent de la faim dans cette partie de l’Afrique. D’ailleurs, conscient de l’insuffisance de ce cargo, le ministre ukrainien de l’Infrastructure, Oleksandre Koubrakov, a dit espérer que suivent dans un bref délai, « deux ou trois » autres navires supplémentaires affrétés par l’ONU.
Les populations dans la Corne de l’Afrique sont menacées par une famine aiguë provoquée par quatre saisons consécutives de pluies manquées. Selon le PAM, cette sécheresse menace le risque de famine principalement en Somalie, en Ethiopie et au Kenya où près de 20 millions de personnes sont affectées. L’organisation onusienne estime par ailleurs qu’environ 345 millions de personnes dans 82 pays sont aujourd’hui confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans le monde. Tandis que jusqu’à 50 millions de personnes dans 45 pays risquent de sombrer dans la famine sans aide humanitaire.