Le Président de la République angolaise, João Lourenço, a rendu hommage à l’ancien Président José Eduardo dos Santos, rappelé à Dieu le vendredi dernier, des suites d’une crise cardiorespiratoire en Espagne. Ladite cérémonie a eu lieu au Mémorial Dr. António Agostinho Neto, a Luanda, ce lundi 11 Juillet 2022.
Plusieurs personnalités publiques angolaises dont le président João Lourenço, ont défilé ce lundi (sur la Praça da República) sur la place de la République de Luanda où repose le premier président angolais. Cette cérémonie marque le début des hommages et des adieux en l’honneur de l’ancien chef d’Etat angolais. L’actuel gouvernement y a laissé un carnet de deuil pour José Eduardo Dos Santos.
« En ce moment de douleur et de consternation, les Angolais pleurent le président José Eduardo dos Santos, qui, dans les moments les plus critiques du pays, a tout donné pour défendre l’indépendance et la souveraineté nationale. Nous nous inclinons et honorons sa mémoire, en défendant et en perpétuant sa plus grande œuvre : la paix et la réconciliation nationale », a écrit le président Lourenço dans le livre.
A sa suite, le président de l’Assemblée de la République d’Angola, Fernando da Piedade Dias dos Santos, pense que l’ancien président José Eduardo dos Santos a laissé un héritage qui honore tous les Angolais. « C’est un moment très triste. Nous avons perdu le président José Eduardo dos Santos, qui est un digne fils de l’Angola. Cela laisse un héritage qui nous honore et qui devrait être suivi par nous et la prochaine génération », a-t-il dit.
Hommage contesté
Alors que Luanda, souhaite abriter les cérémonies officielles d’inhumation de l’ancien président, José Eduardo dos Santos, les filles du défunt déconseillent l’hommage car, pour elles, le père va être enterré en Espagne. En effet, l’ancienne députée du MPLA Welwistchia dos Santos, populairement connue sous le nom de Tchizé, l’une des filles de José Eduardo, a évoqué dans un communiqué samedi dernier, « une série d’indices » qui laissent penser que le décès de son père s’est produit dans des « conditions suspicieuses ».
Elle s’oppose alors au retour de son corps en Angola et a d’ailleurs déjà demandé, quelques heures après le décès de son père, à la justice espagnole, une autopsie pour examiner les conditions de décès de l’ex-chef d’Etat. L’autopsie en question a été réalisée le weekend dernier. L’ancien président « a exprimé son souhait d’être enterré dans l’intimité en Espagne » et non « en Angola avec des funérailles nationales qui pourraient favoriser le gouvernement actuel », insiste-t-elle.
Par ailleurs, le successeur de Jose Eduardo dos Santos à la tête de l’Angola, Joao Lourenço, candidat à sa propre succession en août prochain, a décrété sept jours de deuil national jusqu’à vendredi inclus. Né dans un bidonville à Luanda, Jose Eduardo dos Santos a dirigé d’une main de fer l’Angola pendant 38ans (de 1979 à 2017). Il est accusé de détournement de biens de l’Etat et de favoritisme envers sa famille et ses proches. Ainsi, une autre de ses filles, Isabel dos Santos, l’ainée, est régulièrement au cœur des accusations de corruption et est considérée comme la femme la plus riche d’Afrique.
Jusqu’à présent, rien n’est encore décidé. La date et le lieu de l’inhumation de José Dos Santos restent à déterminer. Une forte délégation gouvernementale est à pied d’œuvre pour négocier avec sa famille.