A Dakar, une hausse du prix des carburants et de l’électricité est entrée en vigueur depuis le samedi 07 janvier dernier. Pour le gouvernement, cette nouvelle hausse s’explique par la persistance de la crise internationale qui renchérit de plus en plus les cours des matières premières et affecte l’économie mondiale. Une mesure que la Coalition des Centrales Syndicales du Sénégal n’entend guère accompagner.
Le gouvernement sénégalais a décidé de réduire sa subvention sur les prix du gasoil, de l’essence et de l’électricité, pour l’orienter vers les Sénégalais les plus vulnérables. Cette mesure entraine une augmentation de 100 FCFA sur le litre du gasoil et de l’essence. Ainsi, de 655 le litre du gasoil est passé à 755 francs CFA, et de 890 celui de l’essence est désormais à 990 francs.
Réajustement des prix du gasoil et de l’essence
D’après les explications de la ministre du Pétrole et des Energie, face aux cours mondiaux des hydrocarbures, les prix homologués ont dû être revus à la hausse. Car, en 2022, le litre de gasoil aurait dû couter 1019 FCFA en moyenne et celui du supercarburant, 1063 FCFA en moyenne. Or, l’Etat sénégalais avait maintenu le prix du gasoil à 655 FCFA toute l’année et le prix du supercarburant à 755 FCFA jusqu’au mois de juin, puis 890 FCFA de juin à décembre 2022. « La subvention sur les produits pétroliers a donc couté à l’Etat 583,5 milliards de francs CFA en 2022. C’est pourquoi l’Etat a décidé de faire un ajustement de 100 FCFA sur le gasoil et le supercarburant, ce qui équivaut à ramener le prix du gasoil à 755 FCFA et celui du supercarburant à 990 FCFA », a expliqué madame Aissatou Sophie Gladima, ministre sénégalaise du Pétrole et des Energies. Elle a en outre rassuré que « Des mesures d’accompagnement seront prises pour subventionner directement les transporteurs, afin que ce réajustement n’ait pas d’impact sur le coût du transport ».
Quid de l’électricité ?
Quant à la revalorisation du coût de l’électricité, la hausse s’appliquera « par tranches » et ne concernera pas les usagers qui consomment moins de 150 kilowatts par heure, tous les deux mois. Ainsi, les factures d’électricité étant éditées en fonction de trois tensions : la Basse, la Moyenne et la Haute Tension. « Sur la basse tension, au-delà de 150 KWh, il sera procédé à une hausse moyenne de 18,97 FCFA/KWh. Sur la Moyenne, il est attendu une hausse moyenne de 22,79 FCFA/KWh et sur la Haute Tension, ce sera une hausse moyenne de 14,31 FCFA/KWh », a précisé la ministre.
Ce réajustement des prix devrait permettre à l’Etat d’économiser en 2023, environ 258,2 milliards de FCFA ; dont 99,7 milliards de FCFA pour l’électricité et 158,5 milliards pour les produits pétroliers. « Le gouvernement a décidé de procéder à une réduction de cette subvention pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas et investir dans d’autres secteurs ; car les consommateurs les plus nantis vont les soutenir. Cette réduction de la subvention nécessitera inéluctablement un réajustement sur certaines catégories d’usagers d’électricité, de gasoil et de supercarburant », convainc Aissatou Sophie Gladima
Mesure jugée « inacceptable »
Par ailleurs, cette mesure est jugée « inacceptable» par la Coalition des Centrales Syndicales du Sénégal. Dans un communiqué rendu public ce mardi 10 janvier, la coalition estime que la suspension de la subvention sur l’énergie ne saurait être un prétexte pour justifier cette hausse. « Cette justification est difficile à comprendre surtout après le vote du budget de l’année 2023, proclamée année sociale, et dont une partie, nous signale-t-on, est consacrée à soutenir la consommation des ménages déjà éprouvée par une inflation des prix qui a déjà atteint des proportions inquiétantes de plus de 17% à fin novembre 2022 », mentionne le document.