Les responsables de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) ont organisé le jeudi 20 avril 2023 au Chant d’Oiseau à Cotonou, une conférence sociale mensuelle sur le thème « Démocratie, valeurs humaines et consolidation de la paix, enjeux de développement ». Devant les acteurs politiques, membres de la Société Civile et responsables religieux à divers niveaux, Jean-Marie Ehouzou, diplomate et homme politique béninois, ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, a pendant plus d’une heure d’horloge, porté un regard critique sur la démocratie en Afrique de l’Ouest. Il en a aussi profité pour proposer des pistes de solution qui vont permettre de changer les donnes en la matière pour le bonheur de tous les peuples africains.
La conférence sociale mensuelle de l’IAJP tenue le jeudi 20 avril dernier, a porté sur le thème « Démocratie, valeurs humaines et consolidation de la paix, enjeux de développement ». Jean-Marie Ehouzou, ancien ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération, est le conférencier invité pour débattre du sujet avec le public. Selon lui, la démocratie, qu’elle soit délibérative ou participative, répond à des règles universelles.
Il s’agit d’un modèle où la séparation des pouvoirs est le principe sacro-saint de fonctionnement. « Quand les élites faillissent, la démocratie aussi failli », a notifié le conférencier avant de poursuivre qu’il n’y a de démocratie si et seulement si les élites placent les intérêts de la collectivité ou de la communauté au-dessus des leurs.
État des lieux de la démocratie et du développement en Afrique de l’Ouest
L’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence le Bénin, a été le modèle le plus adulé sur le continent durant les quinze années de démocratie. Mais aujourd’hui, le constat est tout autre. Avec consternation, on note un grand recul à cause des coups d’État répétitifs. Les cas du Burkina Faso, du Mali, voire de la Guinée, sont autant d’exemples qui expliquent au mieux la situation.
S’agissant du développement, le facteur inhibiteur est la répartition inégale de la richesse. « Généralement quand il est question du PIB, c’est une minorité qui s’en accapare, c’est-à-dire une oligarchie. Le développement est le second nom de la paix », a fait constater Jean-Marie Ehouzou.
Quelles solutions pour une démocratie résiliente et au profit de tous ?
Pour relancer la démocratie, Jean-Marie Ehouzou, ancien ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération, a fait de nombreuses suggestions. Il s’agit entre autres, d’un dialogue national avec toutes les forces politiques et sociales, et que les élites fassent preuve de patriotisme aigu. Le panafricanisme doit être également au cœur des actions, pour rappeler à chacun que c’est ensemble que l’Afrique se relèvera de ses difficultés actuelles au double plan (politique et développement).
Pour finir, l’ancien ministre a mis l’accent sur le devoir de faire renaitre chez les cadres africains, les hommes politiques, les acteurs majeurs de la société africaine à tous les niveaux et les leaders d’opinion, la conscience de privilégier obligatoirement l’intérêt général en toutes circonstances.
Des apports enrichissants de quelques personnalités
La rencontre du jeudi 20 avril au Chant d’Oiseau à Cotonou a été marquée par la présence de plusieurs éminentes personnalités qui n’ont ménagé aucun effort pour apporter leur pierre à l’édifice. Candide Ahouansou, ambassadeur du Bénin à la retraite a rappelé toute l’importance de l’éducation de masse pour revenir aux fondamentaux, aux valeurs sociales, pour favoriser la participation de toutes les couches à la chose politique.
Monseigneur Antoine Ganyé, Archevêque émérite de Cotonou, quant à lui, propose que les lois qui sont votées, fassent souvent objet d’amendement collectif pour éviter les frustrations. Ces conseils de sage ont trouvé un écho favorable auprès de l’honorable Jean-Claude Apithy, député de la 9è législature, qui a promis à cette occasion, les mettre en application tout au long de son mandat.
Mots de gratitude de l’IAJP et les perspectives pour le mois de mai
Au terme de la rencontre, c’est tout heureux que le Directeur de l’IAJP, le Père Éric Aguénounon, a salué les participants pour avoir effectué le déplacement. « Le ministre Jean-Marie Ehouzou vient de poser un acte de service. Les autorités doivent lui emboîter les pas. C’est simplement une réussite qui nous réjouit à l’IAJP. Cela témoigne de l’intérêt que vous accordez à toutes nos initiatives et nous en sommes fiers», a martelé le premier responsable de l’institut.
Le Directeur de l’IAJP, le Père Éric Aguénounon, en a aussi profité pour procéder au lancement officiel du premier numéro du bulletin d’information « La petite missive » consacré aux 25 ans de l’institut. A préciser que le 11 mai prochain, il se tiendra une séance de débats contradictoires. Le panel sera composé d’un représentant du parti Les Démocrates, un autre de l’UP-R (Union Progressiste le Renouveau) et puis d’un prêtre.