De son vrai nom Victorine Agbato, Vivi l’international puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est une chanteuse béninoise. Célèbre de par ses hymnes sur la paix, l’icône de la musique béninoise s’en est allée dans la nuit du 15 au 16 février 2022.
Tout comme Aïcha Koné en Côte d’Ivoire, Vivi L’Internationale a offert sa voix pour la paix. Connue déjà du public de par son titre Fifa (la paix), elle s’est d’avantage révélée grâce à son titre N’dokolidji (je suis à genoux). Un titre qui arrive lors de la mutation politique qui devrait faire passer le bénin de la période marxiste révolutionnaire à celle du Renouveau démocratique. A cette période précise, elle a fait preuve de sa contribution à la paix. En effet, les assises de la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 au Plm Alédjo, n’ont pas échappé à l’inspiration de l’artiste. La chanteuse à la voix suave a plaidé pour la paix tout en disant non à la guerre dans son pays. Elle a demandé la compréhension, et l’union entre les béninois, chanté la cohésion et surtout crié à l’aide de Dieu dans les moments les plus cruciaux de la vie politique du bénin.
L’apôtre de paix a sans nul doute touché les cœurs dans ce tournant décisif de l’histoire politique du Bénin. Au-delà de son statut de femme de paix, Vivi est aussi une activiste politique. La chanteuse béninoise a été politiquement très active dans les organisations de femmes révolutionnaires. En 2008, elle a été admise dans l’ordre du mérite national. 10 ans plus tard, elle chantait pour les détenus de la prison civile de Savalou, dans le cadre de son combat pour la paix. Ebolo nimin, Mikpa Mawou, Oluwa Dakun, sont aussi des titres parmi tant d’autres.
De Vivi la révélation à Vivi l’international
Avec Vivi dérivé de Victorine, l’artiste au début de sa carrière musicale, était surnommée Vivi la révélation. Très jeune, elle fut invitée pour prester lors d’un spectacle à Lomé. Une fois sur scène, elle chanta un tube qui a marqué positivement le public présent. Ceci non seulement par sa voix mais aussi sa manière de danser tout en faisant passer le message. Il s’agissait en effet d’un morceau qui parlait de la femme. A travers cette chanson, Vivi la révélation d’autrefois soulignait qu’épouser une femme super belle est un piège. Elle a fait passer le message dans 4 différentes langues que sont le fon, le mina, le français et l’anglais. Une fois à sa sortie, les autorités présentes l’ont baptisé Vivi l’international. Un nom qu’elle a gardé jusqu’à sa mort. Il faut noter que ce tube n’a malheureusement pas vu le jour. Car selon Vivi l’international, une mère de famille ne dois pas véhiculer ces genres de choses, même si le message est vrai et réel.
Aux dernières nouvelles, l’artiste serait dans sa 75è année. D’après ses proches, elle n’était pas souffrante et ne présentait aucun malaise le mardi 15 février. Comme tous les jours, Vivi l’international a mené ses activités habituelles. Apôtre de paix de son vivant, elle s’en est allée en paix, dans le sommeil. Son décès survient à quelques jours de l’anniversaire de la Conférence des forces vives de la nation. Mémé Vivi part après avoir vu une de ses progénitures lui emboîter les pas. Sa relève est assurée avec sa fille Emannuelle de Souza alias Mala Mala qui mène elle aussi une carrière musicale avec un talent extraordinaire.