Au Bénin, le parti d’opposition Les Démocrates a annoncé ce vendredi 24 mars, à travers une conférence de presse, avoir initié une loi spéciale d’amnistie au profit des opposants politiques emprisonnés et ceux en exil.
L’initiative qui émane du groupe parlementaire Les Démocrates, vise à décrisper la vie socio-politique du Bénin caractérisée par un contexte de vives tensions qui ont mis en mal la cohésion sociale et l’unité nationale ces dernières années.
Ainsi, la présente proposition de loi comporte deux (02) titres avec neuf (09) articles selon le président du groupe parlementaire du parti. Le titre 1 prend en compte l’amnistie des personnalités politiques en prison, des détenus politiques et tous ceux qui bénéficient d’une liberté provisoire. C’est le cas, selon les conférenciers, de Réckya Madougou et Joël Aïvo.
Le titre 2 a, quant à lui, pour objet l’amnistie et ou l’abandon de poursuites judiciaires à l’encontre de personnalités politiques béninoises vivant en exil. Il s’agit ici de Valentin Agossou DJENONTIN, Léhady Vinagnon SOGLO, Komi KOUTCHE, Sébastien Germain AJAVON, Fatouma AMADOU DJIBRIL, Amissétou AFFO DJOBO, etc…, affirment Les Démocrates
Reconnaissant que leur effectif est largement insuffisant pour faire aboutir une proposition de loi à l’assemblée nationale, Les Démocrates ont ensuite invité les autres groupes parlementaires ayant la majorité au parlement à ne ménager aucun effort pour faire passer ladite proposition de loi dans l’intérêt du Bénin
En outre, Eric Houndété et ses coéquipiers ont, pour finir prié « son Excellence Patrice TALON, Président de la République et père de toutes les Béninoises et de tous les Béninois d’œuvrer pour l’aboutissement heureux de cette loi, toute chose qui renforcera son bilan économique, politique et social », ont-ils dit.
Par ailleurs, cette annonce de proposition de loi intervient dans un contexte où les conditions de détention des opposants politiques comme Réckya Madougou et Joël Aïvo sont largement décriées. Plus tôt ce vendredi, l’ancien président Boni Yayi avait interpellé le président Patrice Talon sur les conditions exécrables de détention de ces deux personnalités politiques. « L’isolement d’un détenu, privé de toute possibilité de communiquer, de toute possibilité de s’informer, de toute possibilité d’appeler sa famille et de surcroît d’accéder à son avocat est constitutif d’acte de torture », a écrit l’ancien président de la République.