Le Bénin s’est une fois encore distingué des autres pays de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine de la sécurité environnementale. Le Port Autonome de Cotonou s’est nouvellement équipé d’une plateforme de surveillance environnementale. L’initiative est le fruit de la collaboration entre les scientifiques du Port Autonome de Cotonou et l’Université d’ Abomey-Calavi, l’IRD (l’Institut de Recherche et de Développement) français et la coopération belge. C’est une innovation unique en son genre en Afrique de l’Ouest et qui a pour but de surveiller à l’entrée comme à la sortie du port, la propagation des virus et des espèces invasives.
En raison des échanges commerciaux qui s’effectuent en permanence au Port Autonome de Cotonou, des virus se propagent et peuvent nuire gravement à la santé humaine. Pour surveiller ces virus pathogènes et les neutraliser, Sylvestre Badou, un diplômé de l’université d’ Abomey-Calavi avec certains d’autres jeunes scientifiques béninois, passent leurs journées à poursuivre les insectes, les virus et les rongeurs. Ces populations virales vivent cachées dans les magasins du port de Cotonou, dans les cales des navires et les eaux de ballast.
« Les ports sont des portes d’entrée pour ces espèces qui sont véhiculées à travers les échanges commerciaux », explique Sylvestre Badou.
Plusieurs buts visés par ces activités de surveillance environnementale.
La plateforme de surveillance de l’environnement qui a été créée pour le Port Autonome de Cotonou pour plusieurs raisons. Il s’agit de prévenir et de protéger les acteurs portuaires. « A partir du moment où les rongeurs arrivent à entrer dans le port de Cotonou, ils sont susceptibles de se disséminer dans la ville, et pourquoi pas même jusque dans les pays de l’hinterland qui utilisent le port de Cotonou comme port de transit. », précise Sylvestre Badou. Ce laboratoire sert donc à protéger non seulement les travailleurs du port et le reste du pays contre les virus mais aussi les partenaires commerciaux du Bénin, a-t-il poursuivi.
Un virus déjà détecté par le laboratoire.
Ce laboratoire fonctionnel depuis 2021, a déjà détecté un virus de fièvre hémorragique d’origine vietnamienne qui a été retrouvé sur un rongeur capturé dans les entrepôts. Cette plateforme fonctionne normalement grâce à la collaboration de l’université d’ Abomey-Calavi, et aussi à ses partenaires de l’IRD, de la coopération scientifique française, et de l’ Enabel, la coopération technique belge qui a financé le projet. A ceux-ci s’ajoute aussi Paul-Henri Dossou, scientifique qui s’occupe des bases de données du laboratoire.
Pour rappel, le Bénin est l’un des tous premiers pays de l’Afrique de l’Ouest à se doter d’une plateforme de surveillance de l’environnement.
Charbel Ahouandjinou(stag).