Le président burkinabé de transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est adressé à la nation ce vendredi. Dans son message, il a déclaré que la durée de 36 mois consacrée à la transition est susceptible de modification à condition que la situation sécuritaire du pays s’améliore. « Aucune fixation ne doit être faite sur la durée retenue pour la Transition parce qu’elle pourrait être révisée si la situation sécuritaire s’améliorait dans les mois à venir dans les zones confrontées à des défis sécuritaires », a déclaré le président de la transition burkinabè.
En prélude à la déclaration du lieutenant, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est dite “préoccupée” par la durée de 36 mois proposée par les nouvelles autorités du Burkina Faso.
Ainsi, le président Damiba a rassuré que la sécurité est « le premier objectif de nos actions et restera notre combat de tous les jours pour un retour de la paix et de la stabilité. Notre détermination dans ce combat contre l’insécurité et le terrorisme est indéfectible ».
C’est pourquoi celui qui a organisé le putsch du 24 janvier dernier au Burkina-Faso, souhaite que rapidement les choses s’arrangent afin que le pays puisse vite reprendre son élan démocratique « j’invite les partenaires du Burkina Faso et la communauté internationale à accompagner et à soutenir le peuple burkinabè dans sa lutte contre le terrorisme afin que soient réunies le plus rapidement possible les conditions d’organisation d’élections libres, transparentes et sécurisées ». Car, conclu-t-il, « Plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal ».
Pour rappel, le mardi 1er mars 2022, une charte constitutionnelle de la transition a été signée par le chef de la junte au Burkina Faso et fixe à 36 mois la période de transition avant de nouvelles élections. Notons aussi que l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré a été pris en otage par la junte en domicile surveillé.
Dès lors, la Cédéao à l’issue de sa session le 25 mars dernier a menacé d’infliger de nouvelles sanctions au Burkina Faso si la junte ne libérait pas l’ancien président d’ici au 31 mars 2022, selon le communiqué final de la réunion des chefs d’Etats de l’organisation ouest-africaine.
La Cédéao précise qu’en cas de non-respect de ses demandes, elle imposera des sanctions contre les membres du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT). Les autorités de transition du Burkina écoperont elles aussi de “sanctions individuelles” si elles n’obtempèrent pas.