Le capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition burkinabé a décidé de se passer de son salaire en tant que chef de l’Etat. Le jeune président de 34ans préfère se contenter de sa rémunération de capitaine de l’armée. La décision a été annoncée ce mercredi par le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo à l’issue du conseil des ministres.
« Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de Capitaine », informe Jean Emmanuel Ouédraogo. Une noble décision à travers laquelle Ibrahim Traoré donne l’exemple pour « montrer cet esprit de sacrifice qui doit habiter chacun des Burkinabè dans la situation actuelle de notre pays ».
En effet, le Conseil de ce mercredi était consacré à l’adoption du décret portant rémunération du Chef de l’Etat, du Premier ministre, des Présidents d’institution et des membres du Gouvernement.
Ainsi, l’exécutif a décidé d’abroger le décret d’avril 2022, pris par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour augmenter les salaires du Président et des membres du gouvernement. En son temps, Damiba avait augmenté le salaire des membres du gouvernement au point où un ministre était à plus de deux millions de FCFA. Ce décret abrogé a remis en vigueur celui de 2008 qui avait fixé la rémunération des ministres entre 1 155 000 FCFA et 1 205 000FCFA.
Par ailleurs, pour emboiter les pas à Traoré, les ministres ont décidé de consacrer 50% de leurs salaires du mois de novembre à la Caisse nationale de solidarité pour soutenir les personnes en difficulté, surtout celles que le terrorisme a fait déplacer.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015, à l’hydre terroriste qui a complètement affaibli son système sécuritaire. Cette situation a donné naissance à deux coups d’Etat militaires dans l’intervalle de huit mois.
Arrivé au pouvoir le 30 septembre dernier, à la faveur d’un coup d’État militaire, Ibrahim Traoré conduit une transition politique de 21 mois, à compter du 02 octobre 2022, selon la charte de la transition des organisations régionales. Ce mardi même, il a réorganisé l’armée en créant trois nouvelles régions militaires, portant à six le nombre de régions militaires, une nouvelle région aérienne, portant à deux le nombre de régions militaires aériennes, six régions de gendarmerie et six groupements de forces.
Un mois après sa prise de pouvoir par la force (fin octobre dernier), Ibrahim Traoré avait lancé le recrutement de 50 mille combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) pour renforcer l’armée dans la lutte contre le terrorisme.