Précédemment saisie par la plateforme de l’opposition BRDC (Bloc républicain de défense de la Constitution), la Cour constitutionnelle est attendue d’ici fin septembre pour rendre une importante décision. L’institution doit statuer sur la requête contre le décret présidentiel créant une commission de rédaction d’une nouvelle Constitution du pays. Selon l’opposition, ses membres sont visés par des manifestations et des menaces, qui font peser une pression sur l’institution.
L’atmosphère est de plus en plus pesante à la Cour constitutionnelle centrafricaine. A l’origine, une requête contre le décret présidentiel créant une commission de rédaction d’une nouvelle Constitution du pays sur laquelle les huit juges doivent rendre leur décision dans les prochains jours. Selon la plateforme de l’opposition BRDC (Bloc républicain de défense de la Constitution), qui a introduit cette requête, les responsables de l’institution sont sous pression et ne pourraient rendre en toute sérénité leur décision.
L’opposition dénonce les attaques et les menaces faites à la Cour
Inquiète de la nature de la décision qui sera rendue et des répercussions sur les membres de la Cour constitutionnelle, le BRDC est monté au créneau pour dénoncer les attaques, et même les menaces, de la part d’organisations radicales contre l’institution. Le seul objectif de ces manœuvres selon l’opposition, est de la contraindre à valider le processus de changement de la Constitution.
Le projet de cryptomonnaie Sangocoin à l’origine de ce bras de fer
Tout avait basculé depuis que la Cour a rejeté certaines modalités du projet de cryptomonnaie Sangocoin fin août, selon le BRDC.
Jeudi et vendredi, quelques centaines de manifestants, portant des pancartes ouvertement hostiles, se sont rassemblés devant son siège, placé sous la protection de la Minusca, pour exiger en particulier le départ de Danièle Darlan, qui préside l’institution depuis 2017.
Vives réactions des femmes parlementaires et de l’ordre des avocats
La situation qui prévaut à la Cour constitutionnelle préoccupe acteurs politiques et judiciaires. Dans un communiqué, le forum des femmes parlementaires de Centrafrique s’est dit scandalisé.
De l’autre côté, l’ordre des avocats a appelé à une assemblée générale des différentes professions juridiques ce mardi 13 septembre, pour dénoncer les «menaces récurrentes contre les institutions judiciaires ».
Pour précisions, les manifestations devant la Cour sont formellement interdites par le ministre de la Sécurité publique. Le Front républicain, une organisation proche du pouvoir et favorable à la réforme, appelle quant à lui, à « laisser les juges jouir de leur pleine indépendance ».
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