Au regard des difficultés d’approvisionnement en cacao des acteurs nationaux, le Groupement des Négociants Ivoiriens (GNI) a une fois encore renouvelé sa demande au Conseil du Café-Cacao (CCC) afin que ce dernier établisse une règle de répartition équitable des contrats de cacao certifié. Cela mettra fin non seulement au monopole des multinationales mais aussi permettra une compétition saine entre ces multinationales et les acteurs nationaux.
Pour les acteurs du Groupement des Négociants Ivoiriens qui regroupe environ quinze (15) petits exportateurs et broyeurs ivoiriens et qui disposent d’une capacité d’achat et d’exportation estimé à 300,000 tonnes de fèves de cacao, le régulateur doit imposer une répartition égale des contrats de cacao certifié. Ils dénoncent le fait que six (6) multinationales installées en Côte d’Ivoire détiennent le monopole et achètent la plupart de la récolte de cacao chaque année au grand dam d’acteurs locaux.
Ainsi, selon le communiqué de presse du groupement en date du 25 février 2023, la situation actuelle se résume en 3 points :
Lorsque le marché monte, les multinationales par le jeu des primes de certification qu’elles sont les seules à détenir, captent la majeure partie du cacao certifié ou ordinaire, au-delà même des volumes qui leur sont alloués, en violation des règles de la commercialisation interne, dans le but de procéder à des exportations massives des fèves de cacao en lieu et place des nationaux.
En effet les nationaux dotés de financement et n’ayant pas spéculé comme en 2017, sont réduits à acheter uniquement du cacao ordinaire (non certifié). N’ayant pas de primes de certification, les nationaux ne peuvent donc pas compétir face aux multinationales qui achètent tout le cacao, certifié comme ordinaire, en direct ou via leurs coopératives.
Les multinationales, détenant donc des surplus de stocks de cacao grâce à leurs primes de certification, mettent la pression au CCC pour se voir réattribuer les contrats de déblocages des nationaux, dans le but d’exporter leurs surplus de stock au prix du marché qui a fortement augmenté.
Face à cette situation, le GNI soutient pleinement toute la gestion actuelle du problème par le CCC, notamment sa décision de plafonner les achats des multinationales strictement à leurs volumes de déblocage initiaux, comme le requièrent les règles de la commercialisation interne.
Le GNI réitère sa demande au CCC d’établir une règle de répartition équitable des contrats de cacao certifiés pour permettre une compétition saine entre les multinationales et les acteurs nationaux. Seule une telle mesure règlera définitivement le problème d’approvisionnement des nationaux et les intégrera dans le circuit de commercialisation du cacao certifié dont ils sont exclus par les multinationales. N’eût été leur exclusion du cacao certifié, les exportateurs nationaux ont les capacités financières et logistiques ainsi que l’expérience pour exporter le double des volumes qu’ils exportent aujourd’hui.