Si ces résolutions sont adoptées, tout tchadien, les militaires qui assurent la transition y compris, sont autorisés à se présenter aux futures élections.
Le dialogue national inclusif et souverain tchadien qui s’est déroulé le 20 août dernier, tire vers sa fin. A deux jours de sa clôture, ce mercredi 28 septembre, la commission ad hoc chargée de définir la forme du nouvel Etat tchadien, et des institutions après la transition, a proposé l’adoption des suivantes mesures: prolonger la transition pour deux ans maximum et maintenir en fonction Mahamat Déby Itno, qui devient le président de Transition, avec des pouvoirs élargis. La commission a surtout proposé que tout Tchadien et même les dirigeants de la Transition soient éligibles aux élections. Les 19 membres de ladite commission ont également suggéré un mandat présidentiel de six ans renouvelable une fois sans possibilité de révision, même pas par référendum.
Par ailleurs, la commission admet que, ce qui oppose les environ 17 millions de tchadiens aujourd’hui, c’est la forme de l’Etat. Alors que les uns s’acharnent pour un Etat unitaire avec des collectivités territoriales, les autres optent pour un Etat fédéral où des entités territoriales disposent d’une large autonomie. Face à ce dilemme, la commission propose deux référendums qui vont permettre aux Tchadiens de décider de leur sort. Un premier sur la révision de la Constitution de 1996, et un second où chacun choisira entre un État unitaire et un Etat fédéral.
Le dialogue qui s’est ouvert le 20 août dernier a été boycotté par les deux principaux groupes rebelles les plus puissants du pays, la principale formation de l’opposition politique et aussi l’Eglise Catholique. Ainsi, en l’absence de ces figures emblématiques, la probabilité pour que ces propositions de la commission soient adoptées comme conclusions du dialogue national est très forte.
Pourtant, Mahamat Déby Itno avait promis aux tchadiens, ne pas se présenter à la future présidentielle. Après la mort de son père en avril 2021, l’armée a proclamé Mahamat Déby Itno, président de la transition, à la tête de 15 généraux. Aussitôt, il avait abrogé la Constitution, dissout le Parlement, limogé le gouvernement et promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres et démocratiques » après une « transition » de 18 mois renouvelable une fois.
Quelques mois plus tard, en juin 2021, le président du conseil militaire de la transition, a semblé violer son engagement vis-à-vis du peuple tchadien, en envisageant 36 mois de transition « si les Tchadiens ne parviennent pas à s’entendre ». Il avait aussi dit remettre à « Dieu » son « destin » sur une probable candidature à la présidentielle.
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