Réunis depuis le mardi 25 octobre dernier dans la capitale sud-africaine Pretoria, sous l’égide de l’Union africaine, les délégations du gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles du Tigré ont conclu ce mercredi 02 novembre un accord de paix pour mettre fin aux hostilités. A quelques heures du 2è anniversaire du conflit meurtrier qui les oppose dans le nord de l’Ethiopie. Ce nouvel accord pourrait vraiment être la fin de la guerre, surtout quand on sait que le précédent cessez-le-feu convenu en mars n’a duré que cinq mois.
Cette rencontre est le premier dialogue rendu public entre les deux camps. A l’issue de ces quelques jours de négociations intenses, « Les deux parties au conflit éthiopien se sont formellement mis d’accord sur une cessation des hostilités, ainsi que sur un désarmement méthodique, ordonné, en douceur et coordonné », a annoncé le haut représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique, Olusegun Obasanjo. L’ex-président nigérian a également ajouté « Ce moment n’est pas la fin de ce processus, mais son début. La mise en œuvre de l’accord de paix signé aujourd’hui est essentielle à la réussite du processus ».
D’importantes recommandations…
Cette nouvelle trêve est la deuxième signée cette année. Mars dernier, un accord conclu entre les deux parties n’a duré que cinq mois, avant que les combats ne reprennent le 24 août dernier. Les deux parties s’accusaient mutuellement de planifier de nouvelles attaques. Ce mercredi à Pretoria, les belligérants se sont alors engagées à établir un programme détaillé de désarmement, de démobilisation et de réintégration des rebelles dans l’armée. Ainsi, le gouvernement éthiopien « renforcera sa collaboration avec les organismes humanitaires, afin de continuer à acheminer l’aide à tous ceux qui en ont besoin ». De plus, le gouvernement d’Abiy Ahmed va aussi « poursuivre ses efforts pour rétablir les services publics et reconstruire les infrastructures de toutes les communautés touchées par le conflit ».
Le début d’une ère nouvelle pour l’Ethiopie
A la signature de l’accord, le chef de la délégation du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, a reconnu l’engagement des deux parties dans le but de « mettre fin à cet épisode tragique ».
Pour Getachew Reda, chef de la délégation des autorités rebelles du Tigré, cet accord montre « la volonté des deux parties de laisser le passé derrière ». Il espère que les deux parties respectent leurs engagements. « Au moment où nous parlons, des milliers de combattants et civils perdent la vie. Il est donc important non seulement de signer cet accord mais aussi qu’il soit immédiatement mis en œuvre » a-t-il dit. L’Union africaine a, quant à elle, salué l’engagement des belligérants, affirmant que c’est « le début d’une nouvelle ère pour l’Ethiopie ».
Depuis le 04 novembre 2020, un conflit qualifié d’un des plus meurtriers a commencé au Tigré après que les forces de Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont attaqué une base de l’armée fédérale. La région est largement privée d’électricité, de télécommunications et de services bancaires depuis plus d’un an. La reprise des combats en août dernier a également interrompu les aides humanitaires qui devraient être acheminées vers la région.