Dans le nord de l’Ethiopie, se déroulent des hostilités entre l’armée fédérale éthiopienne et les rebelles de la région du Tigré. Au motif, les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir rompu une trêve signée mars dernier.
A l’origine des combats entre forces armées et rebelles tigréens, Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien, a envoyé en novembre 2020, l’armée fédérale déloger les autorités de la région du Tigré, gouvernée alors par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) qui contestait son autorité. Dès lors, les conflits ne cessent de s’éclater entre les deux camps.
Les nouvelles chefs d’accusations
« Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien », les forces rebelles du Tigré « ont lancé une attaque aujourd’hui à 05H00 » (02H00 GMT) et « ont rompu la trêve », indique le gouvernement éthiopien dans un communiqué ce mercredi 24 août. Simultanément, un porte-parole des autorités rebelles du Tigré, Getachew Reda, interrogé par l’AFP a laissé entendre que les forces fédérales éthiopiennes « ont lancé une offensive tôt ce (mercredi) matin vers 05H00 (02H00 GMT), nous défendons nos positions ».
Le gouvernement éthiopien a ainsi confirmé que les combats ont repris dans le nord de l’Éthiopie entre l’armée fédérale et les rebelles de la région du Tigré. Alors que la veille (mardi 23 août), l’armée fédérale éthiopienne avait accusé les rebelles tigréens de « faire mouvement vers leurs positions » ou de les « bombarder ».
Attaque ripostée
Le communiqué du gouvernement indique que « Nos vaillantes forces de défense et toutes nos forces de sécurité répondent victorieusement et de manière coordonnée à cette attaque ». Il appelle la communauté internationale à exercer « une forte pression » sur les autorités rebelles du Tigré.
Les nouveaux affrontements au nord de l’Ethiopie interviennent alors que jeudi 18 aout dernier, le gouvernement a exprimé sa volonté d’engager des négociations avec les rebelles du Tigré logées au nord du pays. Et ce, sous certaines conditions. « La proposition de paix comporte trois volets. Premièrement, que des pourparlers de paix aient lieu dans les semaines à venir en vue d’un accord sur un cessez-le-feu. Deuxièmement, la mise en place d’un dialogue politique approfondi entre les parties en vue d’un règlement du conflit. Troisièmement, que d’autres questions en suspens soient abordées dans le cadre d’un dialogue national », a précisé Billene Seyoum, la porte-parole du Premier ministre éthiopien.
Cette annonce avait suscité des espoirs de paix dans un pays où les conflits ont déjà fait des milliers de morts de plusieurs millions de déplacés vers le Soudan voisin. Et où la région est privée de services essentiels comme électricité, télécommunications ou services bancaires…