En Guinée Equatoriale, les élections présidentielles ont été avancées de cinq mois. Prévu pour avril 2023, le vote aura in fine lieu le 20 novembre 2022 ; et ce, en même temps que les législatives. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président au pouvoir depuis 43ans sera-t-il encore candidat ou laissera-t-il son fils, Teodoro Obiang Nguema Mangue prendre sa suite ?
A Malabo, le président Mbasogo a décidé d’avancer le scrutin présidentiel. « Les élections présidentielle, de la Chambre des députés, du Sénat et les municipales sont convoquées le 20 novembre 2022 », indique un décret du chef de l’Etat lu au journal du soir de la télévision d’Etat ce mardi. Et pour cause, la nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique due notamment à « la guerre en Ukraine » et à la « pandémie de Covid-19 »,
Formalités
Dans un pays quasiment dépourvu d’opposition politique, les élections jouent le rôle de baromètres d’influence. En effet, la seule difficulté pour le parti au pouvoir, le Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), réside dans la désignation de son candidat. Surtout quand on sait que la précédente législature de la chambre basse est composée de 99 députés du PDGE sur les 100 sièges ; et que la totalité des 70 sièges du Sénat sont pour raflés par ce même parti au pouvoir. Autrement dit, il suffit que le père et le fils s’entendent pour décider de qui se présentera au scrutin, et le reste s’en suivra.
Au pouvoir depuis 1979, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a pris le soin de toujours détenir une majorité absolue au parlement. Le PDGE, son parti, était l’unique parti du pays jusqu’en 1991. Et à cette législative encore, le parti laissera quelques rares sièges à des coalitions d’opposants réduits au rôle de figurants.
C’est d’ailleurs pour bien assurer sa relève que celui qui détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d’Etat encore vivants a préparé son fils Teodoro Obiang Nguema Mangue. Ce dernier, depuis deux ans, est omniprésent sur la scène politique guinéenne et considéré comme le dauphin de son père, redouté tout-puissant et vice-président chargé de la Défense, surnommé « Teodorin ».
Pour l’heure, on ne sait encore qui du père ou du fils sera candidat pour ces présidentielles avancées du 20 novembre prochain. Dans tous les cas, les équato-guinéens n’ont pas encore fini avec la dynastie Obiang.