De violentes manifestations ont éclaté ces derniers jours à Conakry dans la capitale guinéenne suite à l’interpellation de trois membres du FNDC (Front National de Défense de la Constitution). Les populations dénoncent un usage excessif de force.
Ces trois derniers jours, à Conakry, forces de l’ordre et manifestants se sont affrontés après la brutale arrestation de trois cadres de l’opposition. Les manifestants ont brûlé des pneus, érigé des barricades, renversé des poubelles et lapidé les forces de l’ordre, qui ont essayé de les disperser par des grenades lacrymogènes.
Selon le communiqué du ministère de la Sécurité publié mercredi, les affrontements ont laissé comme séquelles, de « graves troubles à l’ordre public » qui ont fait de nombreux blessés, dont 17 policiers, ainsi que des dégâts matériels : des véhicules des forces de l’ordre ont été endommagés par des manifestants. « Depuis mardi soir, des jeunes manifestent dans certaines parties de la haute banlieue de Conakry pour dénoncer l’arrestation du coordinateur du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, et deux de ses camarades à savoir Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa », rapporte le journal local Lekaloum.
Les manifestants dénoncent un usage excessif de la force. En effet, selon l’AFP, le coordonnateur national du FNDC, Oumar Sylla – dit Foniké Mengué -, Mamadou Billo Bah et le rappeur Alpha Midiaou Bah – alias Djanii Alfa – ont été violemment interpellés mardi par la police au siège de leur coalition, alors qu’ils donnaient une conférence de presse. MM. Sylla et Bah ont été battus et leurs vêtements déchirés par des policiers.
Les personnes mises en cause sont accusées d’ « Outrage à magistrat », « non-respect de la justice » et « injures publiques ». D’après le procureur de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Richard Wright, MM. Sylla et Bah sont poursuivis pour avoir « produit et diffusé par le biais d’un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de transition (CNT) », le Parlement de transition mis en place par la junte.
Par ailleurs, après la dernière rencontre entre les membres de la transition et le FNDC le mois dernier, celui-ci a dénoncé « une parodie de rencontre », et « une conduite solitaire et autoritaire de la transition » ainsi que « les atteintes graves portées aux droits et libertés fondamentaux ».
Aussi, faut-il notifier que ces manifestations, entamées mardi soir, sont parmi les premières depuis l’arrivée au pouvoir de l’équipe de Mamady Doumbouya. Elles interviennent dans un contexte de mécontentement grandissant et de détention de plusieurs ex-responsables par une cour spéciale anticorruption. En garde à vue depuis mardi, les trois membres du FNDC seront jugés ce jour.