Conséquence de plusieurs années de sécheresse et de l’inflation, la famine frappe à la porte de 45 pays dans le monde. Ces pays ont impérativement besoin d’une aide alimentaire les mois à venir, alerte la FAO. Dans ce lot, on dénombre 33 pays africains.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié ce vendredi, le rapport « Perspectives de récolte et situation alimentaire », une publication trimestrielle du Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR). Selon ledit rapport, les prix mondiaux des produits alimentaires ont poursuivi leur baisse en septembre pour le sixième mois consécutif. De plus, l’agence onusienne prévient que« 45 pays, dont 33 en Afrique, neuf en Asie, deux en Amérique latine et dans les Caraïbes et un en Europe ont besoin d’une aide alimentaire extérieure ».
Cette situation alarmante est la conséquence de plusieurs phénomènes aussi bien naturels qu’économiques: sécheresse en Afrique de l’Est, inflation galopante dans le monde et la dépréciation des monnaies. Ces facteurs aggravent l’insécurité alimentaire. Ainsi, sur le continent africain, d’après la FAO, les pays les plus touchés par cette situation sont le Soudan, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée, le Cameroun et le Niger. Toutefois, le rapport indique aussi qu’en raison de la guerre, plus de 17 millions de personnes auraient besoin de toute urgence d’une aide humanitaire et d’une protection en Ukraine.
Alors que la Corne de l’Afrique fait face à la pire sécheresse due à quatre saisons de pluies manquées depuis fin 2020, « certaines parties de la Somalie risquent d’être touchées par la famine si l’aide humanitaire n’est pas intensifiée », précise la FAO. En effet, dans cette partie du continent, l’insuffisance des ressources en eau et en pâturages a provoqué la mort à des millions de têtes de bétail et détruit des récoltes. « Ces déficits pluviométriques importants et généralisés devraient entraîner une baisse des récoltes en Afrique de l’Est, notamment en Somalie et dans certaines parties de l’Éthiopie et du Kenya », a mis en garde l’organisation.
Par ailleurs, en Afrique de l’Ouest, la situation reste inquiétante au Burkina Faso en raison de l’insécurité dans le nord, un déficit de la production céréalière et des prix élevés des denrées alimentaires. Au Niger, la situation est tendue en raison des conséquences de l’insécurité et du déficit de la production céréalière.
D’une manière générale, les prix des céréales secondaires ont plus que doublé au cours des 12 mois précédant août 2022 au Mali et au Burkina Faso. Et au Niger, les prix ont augmenté de 40%. « Les mauvaises conditions de sécurité dans les trois pays étant un facteur clé à l’origine de ces fortes augmentations », a insisté la FAO.
Septembre dernier, un rapport de l’ONU avait prévenu que près d’un million de personnes dans le monde sont menacées par une « famine catastrophique » et risquent la mort dans les mois à venir en l’absence d’aide humanitaire. Un chiffre record dû notamment à la sécheresse dévastatrice dans la Corne de l’Afrique, la guerre en Ukraine et la vigueur du dollar des États-Unis.






