La Libye et l’Italie ont signé ce samedi 28 janvier 2023 à Tripoli, dans la capitale libyenne un accord pour l’exploitation de deux gisements gaziers dans le bloc offshore, au nord de la Libye. D’une valeur de 8 milliards de dollars, ledit accord vise la production de 850 millions de mètres cube de gaz par jour, à partir de 2026.
C’est le plus grand investissement dans le secteur énergétique libyen depuis 2000. En effet, le géant italien des hydrocarbures Eni et la Compagnie nationale de pétrole libyenne NOC ont signé un important accord visant à accroître l’approvisionnement énergétique de l’Europe. Signe de l’importance de cet accord, la première ministre italienne Giorgia Meloni, a effectué le déplacement sur Tripoli ce samedi et est devenue le premier dirigeant européen à s’y rendre depuis deux ans.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour signer l’accord le plus important des vingt dernières années », a affirmé Claudio Descalzi, PDG d’Eni. Le groupe italien a également précisé dans un communiqué que c’est le « premier grand projet développé en Libye depuis 2000 » sur deux champs situés au large, capables de produire « dès 2026, entre 750 et 800 millions de mètres cubes de gaz par jour ».
Selon le directeur de la NOC Farhat Bengdara, le contrat prévoit un investissement de 8 milliards (de dollars) sur une période de trois ans, ajoutant que le secteur n’a pas connu un tel partenariat depuis 25 ans. C’est « l’aboutissement de longues négociations » entre les deux parties, dans lesquelles « nous avons pris en compte les intérêts de l’État libyen et les intérêts stratégiques de notre partenaire », a-t-il renchéri avant de se féliciter d’un nouveau « témoignage de la solidité » des relations entre les deux pays méditerranéens.
Farhat Bengdara a par ailleurs profité de l’occasion pour réitérer la volonté des autorités libyennes aux entreprises internationales de revenir en Libye. Car, dit-il, la Libye compte les réserves les plus abondantes d’Afrique en énergie. La signature de l’accord italo-libyen est « une indication claire que le secteur pétrolier est sans risque » et qu’il est capable de « rivaliser avec » les pays producteurs de pétrole les plus importants au monde, rassure-t-il.
Par ailleurs, il faut dire que l’accord intervient dans un contexte où l’Italie cherche à se défaire des importations du gaz russe. De ce fait, il ambitionne de devenir un nouveau hub de l’énergie entre l’Afrique et l’Europe. Le pays a déjà pris l’initiative de s’approvisionner en gaz Algérien en établissant un nouveau partenariat stratégique qui prévoit des investissements pour aider la société publique d’énergie Sonatrach à inverser des années de baisse de production. Le 23 janvier dernier, la cheffe du gouvernement italien s’est rendue en Algérie où un accord a été signé afin que l’Italie s’affranchisse du gaz russe.