La Tunisie a appelé ce mercredi 1er mars les pays arabes à le soutenir face à la pression que subit le pays à la suite des déclarations du président Kais Saied sur les migrants subsahariens. C’est au cours d’une réunion des ministres de l’intérieur des pays arabes tenue à Tunis.
Le ministre de l’intérieur tunisien, Taoufik Charfeddine, a déclaré ce mercredi que la Tunisie espère compter sur le soutien des pays arabes face à « l’attaque injustifiée et sans précédent » dont le pays fait l’objet ces jours ci. Taoufik Charfeddine fait ainsi allusion à la tension entre ce pays d’Afrique du Nord et l’Union africaine après les déclarations du président Kais Saied.
En effet, mardi 21 février dernier, le président tunisien Kais Saied a tenu un discours « racistes et haineux » à l’égard des migrants africains. Il a, à propos, laissé entendre que les migrants originaires d’Afrique subsaharienne représentaient une menace démographique pour son pays.
Ces propos ont suscité des remous non seulement en Tunisie mais aussi à l’international. Ainsi, à l’instar des plusieurs organisations, l’Union Africaine a aussi condamné les « déclarations choquantes (…) contre des compatriotes africains qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre Organisation et de nos principes fondateurs ». Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a également appelé la Tunisie à traiter dignement les migrants.
Interprétation erronée
Cependant, le chef de la diplomatie tunisienne, Nabil Ammar, est monté au créneau samedi 25 février dernier pour défendre, sur France 24 les déclarations anti migrants de Kaïs Saïed, jugées choquantes par l’Union africaine.
« Ce sont des accusations que nous rejetons », a-t-il défendu, ajoutant que « La migration illégale pose des problèmes dans tous les pays », et que « Le fait de reconnaître qu’il y a un problème, ce n’est pas un discours haineux du tout. »
« C’est vraiment un mauvais procès d’interprétation fallacieuse des propos des hautes autorités tunisiennes à ce sujet. Cela fait quelques jours que cela s’est produit et il faut maintenant garder la tête froide, il faut apaiser, et les messages d’apaisement ont déjà été transmis par les canaux officiels et autres, a-t-il en outre déclaré à l’AFP.
Par ailleurs, les pays d’Afrique du Nord, tels que la Tunisie, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie et le Maroc, compte tenu de leur proximité géographique avec l’Occident, connaissent ces dernières années des tentatives de migration. Les voyageurs proviennent principalement des pays d’Afrique subsaharienne, et n’ont pour but que d’atteindre l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure. Même si certains migrants parviennent au péril de leurs vies, à atteindre leur objectif, d’autres trouvent souvent la mort au cours de leur aventure.
Selon les chiffres officiels cités par le FTDES, une ONG qui se penche de près sur les questions migratoires en Tunisie, on dénombre plus de 21 000 migrants Africains subsahariens, en majorité en situation irrégulière, alors que le pays ne compte que quelque 12 millions d’habitants.