Le projet Grande muraille verte de l’Union Africaine est étendu aux pays de l’Afrique Australe. Depuis son lancement en 2007, l’initiative n’a atteint que 20% de ses objectifs, selon une étude de l’Onu publiée en 2020. Et pour cause, le manque de financements et la crise sécuritaire entravent gravement l’essor de ce projet d’envergure continentale.
L’Union africaine (UA) a décidé d’élargir le projet de Grande muraille verte à l’Afrique Australe. Selon les informations publiées par Bloomberg le 9 février dernier, cette décision a été prise en raison des défis sécuritaires rencontrés dans certaines régions concernées par le projet. Ainsi, selon Paul Tangem, coordinateur de l’Union africaine pour le projet, il est dorénavant quasi impossible de continuer à planter des arbres et de restaurer les terres dégradées au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Nigeria, en Érythrée et dans le nord du Cameroun en raison de l’insécurité et du détournement de fonds.
« Nous nous tournons maintenant vers des zones qui présentent moins de menaces pour la sécurité et sont moins sujettes aux conflits, a-t-il expliqué. Nous nous dirigeons également vers la partie sud de l’Afrique. Nous sommes conscients que Madagascar, l’Angola, la Namibie et l’Afrique du Sud ont subi ces dernières années de graves sécheresses et la désertification. La Grande muraille verte s’étend désormais jusqu’à ces pays. » Ajoutant que le changement climatique, les migrations, le manque de financement et les conflits ont entravé les efforts de plantation d’arbres dans les zones concernées au départ par le projet.
Par ailleurs, le programme Grande muraille verte a été lancé en 2007 par l’Union Africaine. Il s’agit de la plantation continue de quelques millions d’arbres sur une bande de 15 km de large traversant tout le continent en passant par 11 pays, du Sénégal à Djibouti. Il vise à planter des millions d’arbres sur le continent pour lutter contre les effets de la désertification. Le projet ambitionne aussi la restauration de plus de 95 millions d’hectares de terres à l’horizon 2030, de capter et stocker 250 millions de tonnes de CO2 par la végétation, et de créer 10 millions d’emplois dans les zones rurales tout en contribuant à la sécurité alimentaire dans l’une des régions du monde les plus touchées par la malnutrition.