Le Mali se retire du G5 Sahel et sa force antijihadiste. En effet, selon la junte au pouvoir, l’organisation régionale est « instrumentalisée » par « l’extérieur ». C’est du moins le message qu’on peut retenir de l’allocution télévisée du porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga hier dimanche soir. A travers ce retrait, Bamako proteste contre le refus d’autres pays membres de le laisser présider l’organisation, chargée de la lutte contre le djihadisme.
À l’origine des différents entre le Mali et le G5 ; une conférence des chefs d’État du G5 Sahel prévue initialement en février 2022 à Bamako devait « consacrer le début de la présidence malienne du G5 » mais, « près d’un trimestre après le terme indiqué », cette réunion « ne s’est toujours pas tenue », indique le communiqué de la présidence malienne.
Par ailleurs, le Gouvernement du Mali « rejette fermement l’argument d’un Etat membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 sahel ne prévoit des restrictions contre un Etat membre, sur la base de sa situation politique nationale. En la matière, aucune disposition des textes de cette Institution ne prévoit qu’elle puisse également endosser des sanctions ou restrictions édictées par d’autres organisations à l’endroit d’un Etat membre », ajoute la déclaration sans nommer le pays dont il s’agit.
La France impliquée ?
En outre, selon le communiqué du gouvernement militaire de transition, « l’opposition de certains Etats membres du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée à des manœuvres d’un Etat extérieur à la région visant désespérément à isoler le Mali », a déclaré le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement de transition. On peut donc déduire que la junte au pouvoir au Mali indexe la France sans vouloir la nommer, surtout quand on jette un regard sur la relation entre les deux pays ces derniers mois.
« De cette situation, le gouvernement de la République du Mali déduit une perte d’autonomie, une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel. En conséquence, le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris de la force conjointe » poursuit la déclaration.
Créée en 2014, le G5 Sahel est composé de 5 pays. Il s’agit du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de la Mauritanie et du Tchad. Principale cible d’attaques djihadiste croissante depuis plusieurs années, ces pays se sont dotés d’une force militaire conjointe, lancée en 2017 et appuyant les armées nationales.