Les résultats provisoires des législatives du dimanche 31 juillet sont connus depuis ce jeudi 04 août 2022 au Sénégal. Pour le compte de ce scrutin, la mouvance présidentielle n’a pas ratissé large comme en 2017, alors que l’opposition s’est imposée cette fois-ci en remportant 80 sièges sur les 165. L’opposition pourra donc peser dans les prises de décision au cours de la nouvelle mandature.
Les résultats officiels provisoires des législatives du 31 juillet 2022 sont en faveur de l’opposition. La coalition « yewwi Askan wi-wallu Sénégal », a fait perdre la majorité absolue au camp présidentiel. De toute l’histoire politique sénégalaise, c’est la première fois depuis 1960 que la mouvance comptera sur d’autres alliés que les tiens dans la prise des décisions et pour une cohabitation entre les parlementaires. Sur les 165 sièges à l’assemblée, le parti au pouvoir n’a eu que 82 comparativement aux législatives de 2017 où il avait eu 125 sièges. Quant à la coalition de l’opposition, elle a obtenu 80 sièges dont 56 pour « Yewwi Askan wi » et 24 pour « wallu Sénégal ». Trois autres députés sont issus d’autres petites coalitions de partis.
L’incertitude d’un troisième mandat pour Macky Sall.
Pour les experts et observateurs, les résultats de ces législatives de 2022 pourraient amener le président Macky Sall à renoncer à son intention bien qu’étant pas encore claire, de briguer un troisième mandat en 2024. « La question du 3ème mandat a été réglée définitivement par le peuple sénégalais le jour des élections. Avec ce Parlement, Macky Sall n’a plus la possibilité de modifier la Constitution qui n’autorise à renouveler le mandat du président qu’une seule fois » a indiqué Ngouda Nboup, constitutionnaliste sénégalais.
L’opposition peu confiante, met les garde-fous.
Peu de temps après la proclamation des résultats provisoires, un responsable de de la coalition de l’opposition a saisi la commission électorale pour la vérification des procès-verbaux afin de faire des observations, si possible des réclamations s’il y a lieu. Au même moment, Mme Aida Mbodji, leader de l’opposition, est montée au créneau pour dénoncer les magouilles de la commission électorale lors d’une conférence de presse. Elle a parlé de « bourrage d’urnes” et de “procès-verbaux préfabriqués et sans signature » créés dans des localités du nord du Sénégal dont Matam, Podor, Ranérou et Kanel, des fiefs du président Sall.
De son côté, Ousmane Sonko, une autre grande figure de l’opposition appelle à la mobilisation et à la vigilance pour éviter une confiscation de la victoire, alors que le président Macky sall a félicité l’ensemble de la population pour le calme dans lequel les élections se sont déroulées lors du conseil des ministres le mercredi.
Une élection pourtant paisible, selon les observateurs.
Pour Les observateurs internationaux de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Collectif d’organisations de la société civile pour les élections (COSCE), les élections se sont passées dans une atmosphère paisible et dans la transparence. Sauf que la pré-campagne a été mouvementée à cause des violences qui ont conduit à la mort de trois personnes suite à l’invalidation par le Conseil constitutionnel des titulaires de la liste nationale de la coalition dirigée par M. Sonko.
A rappeler que les résultats définitifs seront donnés dans cinq jours si éventuellement le conseil constitutionnel n’enregistre aucun recours.
Thierry Hounye(stag).