« Sans délai », la Côte d’Ivoire a demandé aux autorités de la transition malienne de libérer les 49 soldats ivoiriens retenus depuis dimanche 10 juillet dernier et considérés comme des mercenaires par Bamako. Selon Abidjan, ces hommes se sont déplacés dans le cadre de la Minusma.
Alors que Bamako vient d’être relaxé par la cedeao le 3 juillet dernier seulement, un incident diplomatique aux contours flou risque de replonger la région dans une instabilité. En effet, après l’interpellation de 49 militaires ivoiriens sur le sol malien, Abidjan est monté au créneau ce mardi pour exiger de Bamako la libération immédiate de ses militaires détenus, soutenant qu’ils n’ont en leur possession aucune arme ni munition de guerre. Le pays de Ouattara affirme également n’avoir aucune intention de déstabiliser son voisin.
« Aucun militaire ivoirien de ce contingent n’était en possession d’armes et de munitions de guerre », indique un communiqué de la présidence ivoirienne publié à l’issue d’un Conseil national de sécurité (CNS) extraordinaire ce mardi 12 juillet à Abidjan.
Le texte ajoute également que « La Côte d’Ivoire, qui a toujours œuvré au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales, pour la paix, la stabilité et le respect de l’État de droit, ne peut s’inscrire dans une logique de déstabilisation d’un pays tiers ».
Lundi soir, Bamako a affirmé que ces soldats n’ont aucune autorisation pour entrer sur son territoire, que leur véritable mission reste inconnue et que les autorités ivoiriennes ignoraient tout de leur présence au Mali, et les a, en conséquence qualifiés de mercenaires.
Mais selon le communiqué publié à Abidjan mardi, la présence de ses soldats, s’inscrit dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma), et est « bien connue des autorités maliennes ».
Par ailleurs, depuis juillet 2019, des militaires ivoiriens sont présents à l’aéroport de Bamako dans le cadre de la signature d’une convention avec l’ONU.
Selon les autorités ivoiriennes « Depuis cette date, 7 contingents se sont relayés périodiquement sur ce site, sans aucune difficulté »,
D’après le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq, les militaires interpellés ne faisaient pas « formellement partie de la Minusma » mais ils étaient des « Eléments nationaux de soutien (NSE) », c’est à dire des effectifs déployés par les pays contributeurs de troupes « en soutien à leurs contingents »..